Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARÉTHUSE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 488-489).
◄  ARETE
ARETIER  ►

ARÉTHUSE. Ville de Sicile. Voyez Fornacuse, ou Fornacusa.

Aréthuse. Terme de Mythologie. Arethusa. Fontaine de Sicile, proche de Syracuse. Les Anciens ont cru que l’Alphée, fleuve du Péloponèse, passant sous la mer par des conduits souterrains, venoit reparoître en Sicile & former la fontaine Aréthuse, ou du moins mêler ses eaux avec elle ; & Pline, Liv. II. ch. 103, dit que ce qu’on jette dans l’Alphée se retrouve dans la fontaine Aréthuse. C’est sur cela que les Poëtes ont fondé la fable de l’amour d’Alphée pour la Nymphe Aréthuse, & de la métamophorse de la Nymphe en fontaine. ☞ Alphée, disent-ils, ayant apperçu Aréthuse dans le bain, en devint éperdument amoureux. Pour se soustraire à ses poursuites, Aréthuse pria Diane, dont elle étoit compagne, de la changer en fontaine. Diane écouta favorablement sa prière : la Nymphe fut métamorphosée en fontaine, & placée auprès de Syracuse : mais l’amoureux Alphée la reconnut sous ce déguisement, & traversa la mer pour mêler ses eaux avec celles de sa chère Aréthuse, avec laquelle il sort de terre se trouvant dans un même lit. Bochart, Phaleg. Liv. I. ch. 28, croit que ce nom est Phénicien ; qu’il vient d’ארית, arith, qui signifie un ruisseau, un étang ; que cette fontaine s’est aussi appelée ען אלפיא. En Alphia, la Fontaine des navires, parce que les vaisseaux y alloient faire de l’eau, ou ען הלפיא, En Alphia, la Fontaine des saules, parce qu’elle en étoit peut-être entourée, & que la resemblance du nom Alphia, ou Halphia, avec Alphée, avoit donné lieu à l’opinion que nous avons rapportée. Voyez Pline, Mela, Solin, Cluvier, De Sic. Ant. pag. 156. Bochart cité.

Il y a encore du même nom une fontaine proche de Smyrne, une dans l’Eubée, une dans Itaque, dont parle Homère, & une dans la Béotie, proche de Thèbes ; un lac en Arménie ; & deux villes, l’une en Syrie, & l’autre dans la Macédoine.