Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ANNA

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 363).
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ANNA. s. f. Anna. Terme de Mythologie. Déesse qui présidoit aux années, & qui avoit pris de-là son nom. Quelques-uns prétendent que c’est la sœur de Didon, dont il est parlé dans le IVe Liv. de l’Enéide. On dit qu’après la mort de sa sœur, Hiarbas, Roi des Gétules, s’étant rendu maître de Carthage, elle quitta l’Afrique, & se retira chez Battus, qui regnoit dans l’île de Malte ; que Pygmalion étant survenu quelque temps après avec une flotte, Battus la pria de se retirer ; qu’elle passa en Italie, où Énée la reçut très-bien, mais que la jalousie de Lavinia, femme d’Énée, l’obligea de s’échapper, & de se jeter dans le fleuve Numicius, aujourd’hui Nemi, & que dans la suite on la déifia. Voyez Ovide. Fast. Liv. III, v. 653 & suiv. D’autres disent que la Déesse Anne est la lune, parce qu’elle fait l’année par ses révolutions. D’autres, que c’est Thémis, d’autres Io, d’autres celle des Atlantides, qui avoit alaité Jupiter. Voyez Ovide, à l’endroit cité.

Anna. Ville située sur l’Euphrate, aux confins de l’Arabie heureuse & de l’Arabie déserte ; de-là vient que quelques-uns la placent dans celle-ci, & d’autres dans celle-là. Elle est partie du côté de la Mésopotamie, & partie du côté de l’Arabie.

Anna. s. m. Petite bête du Pérou, dont il sort une odeur qui infecte les lieux où elle passe les nuits.