Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AMÉ

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 285).
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AMÉ, ÉE. adj. Terme de Lettres de Chancellerie, qui marque l’affection du Roi envers son sujet. Amatus, a. A nos amés & féaux Conseillers. Notre amé & féal un tel nous a exposé. C’est aussi une formule pour intituler les lettres que le Roi écrit à ses sujets, quand ils ne sont pas de la première qualité. A notre amé & féal un tel, Conseiller en notre Parlement. On disoit autrefois amer, pour aimer ; de-là amé nous est demeuré. Nos Rois avoient coutume de distinguer dans leurs Lettres-patentes les Magistrats & les Officiers qui avoient dignité, d’avec les autres, par ces titres, Dilecti & fideles nostri, que l’on a traduits en François par nos amés & féaux, & ce titre, selon la remarque de Loiseau, dans son Traité des Ordres & Dignités, ne se donnoit ordinairement qu’à ceux qui avoient celui de Conseillers du Prince. De la Mar.

AMÉ, ou AMET, est aussi un nom d’homme. Amatus. S. Amet, que d’autres écrivent S. Amé, & d’autres S. Aimé, étoit né dans le territoire de Grenoble, de parens fort qualifiés, qui étoient Romains d’origine ; c’est-à-dire, Gaulois naturels du pays, & non de la race Bourguignone, ou Françoise. Baillet.

Amé. Nom d’homme. S. Amé, qu’on nomme aussi Amable, Evêque d’Oléron, & puis Archevêque de Bourdeaux dans le XIe siècle.

Amé, est encore un abrégé d’Amédée. Amedeus.