Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALLIAIRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 242).
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ALLIAIRE. s. f. Alliaria. Plante qu’on appelle autrement Herbe des Aulx, & dans quelques endroits aillet, tous noms qu’on lui donne parce qu’étant écrasée, elle rend une odeur d’ail. Elle pousse plusieurs tiges à la hauteur d’un pied & demi, menues, un peu velues. Ses feuilles sont au commencement rondes, comme celles du lierre-terrestre, ensuite elles deviennent un peu longues, & dentelées tout à l’entour. Ses fleurs naissent aux sommités, blanches, petites, de quatre feuilles, & de filamens jaunâtres ; il leur succède de petites gousses longuettes, anguleuses, contenant des semences oblongues, menues, noires. Sa racine est longue, menue, dure, blanche, sentant l’ail. Cette plante croît le long des haies. Lorsque les vaches en mangent, leur lait & le beurre qu’on en fait a un goût d’ail, de même que les œufs des poules qui en ont mangé. C’est une espèce de Julienne, ou Hesperis. Quelques-uns l’appellent, Hesperis allium redolens. On s’en sert dans les sauces, & dans les ragoûts. Elle est bonne aussi pour faire uriner, contre le venin, contre les vieilles toux, & sur-tout contre la gangrène.