Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALLIAGE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 242).
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ALLIAGE. s. m. Mélange de divers métaux, ou d’un seul métal de différens titres. Metallorum permistio ac temperatio. On le dit particulièrement de l’or ou de l’argent, & des monnoies. Le titre des monnoies change suivant la quantité d’alliage qu’on y met. L’argent d’Allemagne est plus bas que celui de Paris, parce qu’on y met plus d’alliage. L’alliage pour les statues se fait moitié de cuivre rouge, & moitié de cuivre jaune. Félib. Charles le Chauve défendit que dorénavant il ne fût fait aucun alliage d’or ni d’argent dans le royaume. Le Blanc. Voyez les Capitulaires de ce Roi, T. II, fol. 117, §. 8.

Ce qui a donné lieu à l’alliage, est 1.o Le mélange des métaux, qui ne viennent pas des mines en leur entière pureté. 2.o L’épargne de la dépense qu’il faudroit faire pour les affiner. 3.o La nécessité de les rendre plus durs par quelque portion d’autre métal. 4.o La fonte des monnoies étrangères qui sont alliées. 5.o Les frais de la fabrication qui sont pris sur la monnoie. 6.o Le droit des Princes pour leur seigneuriage.

Alliage, se dit en Arithmétique du mélange de plusieurs choses ensemble de divers prix, ou de différente valeur. Par la règle d’alliage on suppute, ou le prix commun de ce mélange de choses de différente valeur ; ou combien il faut de chacune de ces choses pour en composer un mélange sur un certain pied, afin de les réduire à un certain prix, ou à un certain nombre.

Alliage, se dit aussi au figuré pour toute sorte de mélange & d’union. Conjunctio. Les élémens sont des êtres simples qui naissent du premier alliage des principes. Roh. Il n’y a guère de vertu si pure qu’il n’y entre quelque alliage.