Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALIÉNATION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 229-230).
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ALIÉNATION. s. f. Vente, donation, translation de propriété. Transport de la propriété d’un fonds, ou de ce qui tient lieu de fonds. Tout acte par lequel on se dépouille de la propriété d’un effet, pour la transférer à un autre, soit à titre lucratif, comme la donation, soit à titre onéreux, comme la vente ou la permutation. Abalienatio. Les baux emphytéotiques sont des espèces d’aliénation. Pour l’aliénation des biens d’église la prescription de 40 ans suffit, quand l’aliénation est faite dans les formes. Il y avoit chez les Romains une espèce particulière d’aliénation, qui se faisoit avec plusieurs cérémonies, & qui ne se pouvoit faire qu’en faveur des seuls citoyens Romains.

On dit au figuré, l’aliénation des volontés ; pour dire, aversion, éloignement que des personnes ont les unes pour les autres. Alienatio, Disjunctio. Leur aliénation avoit pris son origine de l’étroite communication qu’ils avoient eue ensemble. Rochef. On dit aussi, aliénation d’esprit ; pour dire, folie. Insania. La fureur est une violente aliénation d’esprit sans fièvre. J’ai vû en elle de l’aliénation d’esprit. Mol.