Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ADOPTER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 118).
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ADOPTER. v. act. Prendre un étranger pour le faire entrer dans la famille, comme son propre fils, & lui donner droit à sa succession, en cette qualité. Adoptare. La coutume d’adopter étoit fort familière aux Romains, ils l’avoient prise des Grecs, qui l’appeloient ὑίωσις ; mais elle n’est point en usage en France. Elle a encore lieu en quelques endroits de l’Empire. Celui qui étoit adopté passoit dans la famille, & entroit sous la puissance paternelle de celui qui l’adoptoit ; mais il n’étoit point délivré de celle de son père naturel, qui conservoit ses droits.

Du Cange dit que ce mot vient du Latin adoptare, d’où on a fait dans la basse Latinité adobare, qui signifie, faire Chevalier, ceindre l’épée : d’où est venu aussi le mot de miles adobatus, qui signifioit un Chevalier nouvellement fait, parce que celui qui le faisoit Chevalier, en faisoit une espèce d’adoption.

On dit aussi, par la Passion de Jesus-Christ, nous sommes adoptés enfans de Dieu ; nous avons part à l’héritage céleste. Les Religieux ont mis la réforme dans un tel Couvent, & l’ont adopté & uni à leur Congrégation.

Adopter, se dit dans un sens figuré, pour approuver l’opinion d’un autre, dont on fait la sienne propre. J’adopte votre façon de penser. Je n’adopterai jamais une pareille opinion.

ADOPTÉ, ÉE. part. Adoptatus.