Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACUITZE-HUARIACUA

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 102-103).
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ACUITZE-HUARIACUA. s. m. Plante considérables des Indes occidentales. Ses feuilles sont semblables à la porelle, & sortent de la racine même. Ses tiges sont rondes & tendres, de la hauteur de 4 à 5 pouces. Au sommet de ses rameaux naissent des petites fleurs d’un blanc tirant sur le rouge, assemblées en rond. Sa racine est ronde, blanche en dedans, jaunâtre en dehors. Cette plante croît dans les climats tempérés, ou peu chauds, & dans les lieux plats & humides. On se sert, principalement en Médecine, de sa racine, qui est d’une nature tempérée, ou un peu plus froide & plus humide que chaude & sèche, & qui est d’un goût doux & agréable. Son suc, ou la liqueur qui en découle, appaise l’ardeur de la fièvre & fortifie le cœur. C’est un contrepoison très-présent & très-sûr. Il résiste aux piqûres venimeuses, principalement à celles du scorpion. Sa racine, surtout, broyée & appliquée en emplâtres, a beaucoup de force. Outre cela, cette plante appaise les douleurs des reins, tempère l’acrimonie des urines, modère les douleurs de poitrine, donne de l’appétit, guérit les tumeurs qui naissent à la gorge ; c’est même un remède contre toutes sortes de maladies, de quelque manière que l’on en use, si l’on en croit Hernandez dans son Histoire des Plantes du Mexique, L. vii. C. 53. d’où ceci est tiré. Cet Auteur dit que cette plante croît chez les Michuacanoix ; qu’on lui donne encore d’autres noms : que quelques uns l’appellent Chipa huacaiztic, à cause de ses qualités froides, & de la blancheur de sa racine ; que d’autres la nomment Huichocataqua. Il ajoute qu’il a encore oui parler d’une autre espèce d’Acuitze-huariacua, que les gens du pays nomment Uquiro, & d’autres Scorsonere ; mais qu’il ne l’a pas vue.