Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACCOUTUMANCE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 74).
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ACCOUTUMANCE. s. f. Habitude que l’on contracte en réitérant plusieurs fois la même action, en la faisant tourner en coutume. Consuetudo, assuetudo. On est souvent emporté par la force des mauvaises accoutumances qu’on a contractées dans la jeunesse. L’accoutumance de prendre du tabac est difficile à surmonter. Ce mot qui commençoit à vieillir du temps de Vaugelas, s’est rétabli peu à peu, & plusieurs bons Ecrivains s’en servent. Bouh. Habitude est plus doux, & je dirois plutôt, il a fait cela par une mauvaise habitude, que par une mauvaise accoutumance. Corn. On lui a substitué coutume, quoique ce soit un mot équivoque, & qu’accoutumance exprime bien mieux & uniquement ce qu’il signifie. Mais il n’y a point de raison contre l’usage. Cependant comme les meilleurs Ecrivains se servent du mot accoutumance, il ne faut point absolument le condamner. Un esprit abattu & comme dompté par l’accoutumance au joug, n’oseroit plus s’enhardir à rien. Boil. La jeunesse change ses goûts par l’ardeur du sang, & la vieillesse conserve les siens par l’accoutumance. La Rochef.