Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACCOMMODEMENT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 68).

ACCOMMODEMENT. s. m. Ajustement, ce qui rend une chose plus commode, ou qui la met en meilleur ordre. Conveniens rerum dispositio, collocatio. Je ne louerai point votre maison, que vous n’y ayiez fait tels & tels accommodemens.

Accommodement, signifie aussi, accord, traité pour finir un procès, ou un différent à l’amiable. Accord qu’on fait avec sa partie sur un procès pour le terminer, ou sur quelque contestation qui n’est pas encore portée en Justice, pour prévenir tout procès qui en pourroit naître. Compositio, reconciliatio. Ces parties sont en voie, en termes d’accommodement. Cet homme n’est point chicaneur, il est homme d’accommodement. Il est porté naturellement à l’accommodement ; il entre volontiers en accommodement ; il écoute tous les moyens d’accommodement. Dans les accommodemens l’on cherche d’ordinaire des termes foibles, pour l’honneur de celui qui fait satisfaction. Bouh. Cet acte d’hostilité a rompu l’accommodement qu’on avoit ménagé. Ils ont fait un accommodement plâtré. Acad. Fr. Il se prend encore pour tempérament, moyens de conciliation, expédiens qu’on trouve pour concilier les esprits, & terminer les affaires. Il y auroit un accommodement à proposer, si les intéressés y vouloient consentir ; c’est-à-dire, un moyen, & un adoucissement pour les concilier.

Le ciel défend de vrai certains contentemens.
Mais on trouve avec lui des accommodemens.

Moliere.

Un négociateur qui a ses ordres de la Cour, feint cependant quelquefois de se relâcher de lui-même, & comme par un esprit d’accommodement. La Bruy.

On dit proverbialement, que le meilleur procès ne vaut pas le plus mauvais accommodement.