Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACCEPTER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 64).
ACCEPTEUR  ►

ACCEPTER. v. a. Agréer ce qui est offert. Accipere. Il a accepté une charge difficile à remplir. La loi est censée accepter pour les mineurs, & elle supplée à leur intention dans les choses favorables. Courtin. Accepter un combat sur un défi. Accepter la paix, les conditions d’un traité. Il faut remarquer que ce mot différe de recevoir ; il est moins étendu. Nous recevons ce qu’on nous donne, ou ce qu’on nous envoie. Nous acceptons ce qu’on nous offre. On reçoit les grâces. On accepte les services. Recevoir exclut simplement le refus. Accepter marque un consentement ou une approbation plus expresse.

Elle venoit, Seigneur, fuyant votre courroux,
A la face des Dieux l’accepter pour époux.

Ragin.

On dit, j’en accepte l’augure ; pour dire, je souhaite que cela arrive comme on le fait espérer.

Accepter se dit des Constitutions, Bulles, ou Brefs des Papes, comme on l’a expliqué au mot acceptation. Un arrêt du Conseil du cinquième Juillet 1714, le Roi y étant, déclare un Mandement d’un Evêque comme non fait, & non advenu, parce qu’il introduit une nouvelle manière d’accepter les Constitutions du Pape. Il y a cette différence entre accepter & acceptation pris en ce sens, que l’on dit également bien accepter ou recevoir une Bulle, ou Constitution, au lieu qu’on ne dit point réception, mais toujours acceptation d’une Bulle ou Constitution.

On dit aussi, accepter une lettre de change, pour en empêcher le protêt, lorsqu’on la souscrit, & qu’on promet de la payer. Accepter un legs, une donation, une succession, communauté. Voyez Acceptation.

On dit aussi au Palais, Accepter les offres de sa partie.

ACCEPTÉ, ÉE. part. Qui a les mêmes sens que son verbe. Les offres qui ne sont point acceptées sont sujètes à révocation. En matière de Bulles & de Constitutions du Saint-Siége, quoiqu’on dise acceptation, & non pas réception, on dit cependant reçu, & non pas accepté. Cette Constitution est reçue en France. On n’encourt point en France l’excommunication, & les autres peines portées dans cette Bulle, parce qu’elle n’y a point été reçue, & non pas acceptée, au moins dans l’usage ordinaire.