Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ABAISSEMENT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
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ABAISSEMENT. s. m. Diminution de hauteur. Depressio. L’abaissement de ce mur, qui ôtoit la vûe à cette maison, l’a bien égayée.

On dit par extension, abaissement de la voix. C’est l’opposé d’élévation. Voyez ce mot.

Abaissement, se dit figurément en choses morales, pour humiliation, diminution de crédit & de grandeur ; diminution de mérite, ou de réputation ; état d’avilissement & de misère. Demissio, submissio. L’abaissement devant Dieu est le plus nécessaire des devoirs du Chrétien. Cette pieuse princesse travailloit à humilier sa grandeur par des abaissemens volontaires. Flech. On approuve tout ce que disent les Grands par un abaissement extérieur de l’esprit, qui plie sous le faix de leur grandeur. Port-R. Les ambitieux veulent exciter des mouvemens de terreur, de respect & d’abaissement sous leur grandeur. Port-R. Il déchiroit la réputation de ces grands hommes, comme si leur abaissement contribuoit à sa gloire. Ablanc. Jesus-Christ a paru sur la terre dans un profond abaissement. Ce triste abaissement convient à ma fortune. Racine.

Abaissement. Terme de Blason. Voyez Abattement.

Abaissement du pôle. Terme d’Astronomie. Il est opposé à l’élévation du pôle. Voyez ces mots.

Abaissement d’une étoile sous l’horizon. C’est la quantité de degrés, dont elle se trouve au-dessous de l’horizon ; ou, si l’on veut, l’arc du cercle vertical qui se trouve compris entre cette étoile & l’horizon.

Abaissement (des équations) en Algèbre. C’est leur réduction au moindre degré dont elles soient susceptibles.