Dictionnaire apologétique de la foi catholique/Sourciers (Baguette des)

Dictionnaire apologétique de la foi catholique
Texte établi par Adhémar d’AlèsG. Beauchesne (Tome 4 – de « Persécutions » à « Zoroastre »p. 741-744).

SOURCIERS (BAGUETTE DES). —Malgré le congrès qui a eu lieu en 1913, beaucoup de savants n’admettent pas l’existence de la sourcellerie. Mon but est de chercher s’il existe des expériences réellement démonstratives dans un sens ou dans l’autre.

Mes études sur ce sujet ont commencé il y a presque trente ans, et c’est seulement depuis quelques mois que je suis arrivé à me faire une opinion fondée sur des preuves que je crois bonnes.

Cette conférence se divisera en trois parties :

1° Ce que l’on cherche ;

2 Les moyens employés ;

3° Les résultats.

I. — Ce que l’on cherche

Une source est un courant d’eau souterrain qui émerge naturellement ou artificiellement.

Ces courants sont dus aux pluies qui tombent à la surface du sol et pénètrent à l’intérieur.

Sur les pentes de l’Himalaya, il tombe de 12 à 17 mètres d’eau par an.

A Paris, la moyenne est de 556 mm. par an

En France — — 760

Dans le Sud de la Tunisie — 200 mm. — En Kroumyrie : — 1.800 mm. —

A Paris, la moyenne annuelle des jours de pluie a été de 155 jours, de 1773 à 1 845.

Cette moyenne s’est élevée à 2Il jours, de 18-j3 à 1883. ;

Cette pluie, ou ruisselle à la surface et grossit les cours d’eau, ou bien elle s’infiltre ; une partie s’évapore pour contribuer à former les nuages, l’autre partie pénètre dans le sol perméable pour former les courants d’eau souterrains, lorsqu’elle rencontre une couche de terrain imperméable.

A la surface du sol, il y a peu de lacs, et les ruisseaux sont plus nombreux que les rivières et les fleuves ; il en est de même dans le sous-sol.

Ce sont ces courants d’eau souterrains qu’il s’agit de trouver.

II. — Moyens employés

I) Signes extérieurs. — (a) La végétation peut indiquer le voisinage de l’eau ; par exemple, lorsqu’il pousse sur une pente (pas dans un bas fond) des joncs, de la menthe, du lierre terrestre, etc. (b) La neige fond plus vite sur les terrains situés au-dessus des cours d’eau, (c). Les arbres souvent foudroyés sont ceux qui conduisent le mieux l’électricité, parce que leurs racines vont chercher l’eau parfois jusqu’à 10 mètres de profondeur… etc.

2) Procédés acoustiques. — L’acoustèle de Daguin est un tronc de cône dont la grande base repose sur le sol et la petite pénètre dans le conduit auditif au

1. Beaucoup de personnes voient encore dans les expériences de sourcellerie une forme de la sorcellerie. On a cru opportun de redresser leur erreur. La Conférence du D r Maraire a été donnée une première fois, pour les memlires de l’I n-titut général psychologique, le 7 avril 1919, à l’amphithéâtre de Médecinedu Collège de France ; elle a para dans la Bévue scientifique, 14 février 1920 ; l’Académie des Sciences l’a couion.iée. Par gracieuse permission de l’auteur, nous la reproduisons avec de larges coupures. — Sur la nature physiologique du don propre aux sourciers, on trouvera une note du même auteur, dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. t’LVI, p 1091, séance du 7 avril 1913.

(N. I). !.. D.). 1471

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moyen d’un tube ; ce cornet acoustique permettrait d’entendre le iiruil de l’eau qui coule.

3) Procédés hygrométriques. — On creuse un trou profond d’une trentaine de centimètres au fond duquel se place un vase renversé dont les parois ont été huilées. On le recouvre avec des branches, des feuilles, de la terre. S’il y a de l’eau dans le soussol, on retrouve le lendemain matin des gouttes d’eau condensées sur les parois du vase.

En Italie, on met au fond d’un plat vernissé 150 gr. de chacune des substances suivantes : soufre, vert-de-gris, chaux vive, encens blanc ; s’il y a augmentation de poids le lendemain matin, il y a de l’eau dans le sous-sol.

Tous ces procédés, employés isolément, sont assez peu précis et on en est encore à creuser des puits au hasard.

/i) Haguette et pendule des sourciers. — La baguette des sourciers se compose le plus souvent d’un fourchu, c’est-à-dire d’un V en chêne, en un bois quelconque ou en métal ; elle est tenue la pointe à 45" au-dessus de l’horizon.

Chacune des branches passe entre le médius et l’annulaire de chaque main pour ressortir entre le pouce et l’index, les paumes étant tournées vers le ciel.

Les branches du V sont fortement courbées de manière à former ressort, de sorte que le moindre mouvement des mains peut changer la position d’équilibre ; les bras, les avant- liras et la main forment un levier rigide et le plus souvent les bras touchent le thorax et sont fortement appuyés sur lui.

Les choses étant ainsi disposées, le sourcier s’avance lentement et lorsqu’il passe au dessus d’un courant d’eau souterrain, la pointe du fourchu remonte vivement en s’inclinant vers le thorax.

Le pendule se compose simplement d’une masse pesante quelconque, une montre par exemple, suspendue par une chaîne métallique ou une ticelle de chanvre que l’on tient entre le pouce et l’index ; l’avant-bras fait un angle de 90 avec le bras, le coude est au contact du ihorax : le pendule oscille au-dessus du cours d’eau souterrain.

Pour les uns, le plan d’oscillation se confond avec l’axe du cours d’eau ; pour les autres, il fait un angle variable avec cet axe, mais constant pour chaque sujet.

Ceci posé, il s’agit de voir les résultats obtenus.

III. — RESULTATS

Les expériences dont je vais parler ont été faites en Tunisie par M. Landesque, conducteur des Ponts et Chaussées ; elles ont été vériliées par ses chef- et par des ingénieurs des Ponts et Chaussées ; quand il s’agissait de source, des forages ont été faits ou des puits ont été creusés, et nous possédons les indications très précises des couches successives de terrains trouvées, avec leur épaisseur.

J’ajoute que M. Landesque n’est pas un sourcier professionnel, que c’est par hasard qu’il s’est d< couvert cette qualité, que non seulement il ne croyait pas aux sourciers, mais déplus il avait contre eux de si fortes préventions qu’il n’avait pas l’intention de poursuivre ses premières expériences.

C’est sur mon conseil, lorsque je lui ai dit que ces sortes de recherches présentaient le plus vif intérêt pratique, qu’il a consenti à braver l’opinion publique peu favorable ; il n’a du reste pas eu à le regretter, comme on le verra plus loin.

M. Landesque emploie tantôt la baguette, tantôt le pendule,

[_^Ceci posé, je laisse la parole à M. Landesque.

Tout ce qui est inarqué par des guillemets est emprunté au compte rendu de ses expériences, faites en Tunisie sous le contrôle de ses chefs ou de personnes dont il [lossède le témoignage.

Détermination de lu direction et du sens d’un courant. — « J’ai remarqué que la trace horizontale du plan des oscillations de mon pendule avait toujours la même direction par rapport à la direction du courant. Cette trace du plan des oscillations fait toujours un angle de 7.S grades (20 ! i minutes) à gauche, avec la direction du courant ; mais suivant les observateurs, elle est perpendiculaire, fait un angle ou se confond avec cette direction. L’aiguille aimantée donnant la direction du Nord avec une déclinaison variable selon le lieu où l’on se trouve, il n’est pas étonnant que le lil à plomb donne la direction d’un courant d’eau avec une déclinaison variant suivant les individus. Je crois que la comparaison peut être admise sans difficulté. Quant au sens d’un courant, il m’est donné au moyen de la baguette ; la présence d’un courant étant, au préalable, reconnue, je détermine sa direction au pendule, je parcours ensuite ce te direction à la baguette : si je suis influencé, c’est que je remonte le courant ; si je ne subis aucune influence, c’est que je me dirige dans le sens descendant.

« La connaissance du sens d’un courant permet

de le remonter ou de le descendre et d’arriver au point où son débit est maximum. Dans cette détermination du sens d’un courant, l’emploi de la baguette et du pendule se complètent heureusement, l’avantage restant au pendule. Dans eerta nés régions où les puits d’eau douce sont très raies, il est facile, par l’indication de direction.de suivre les courants qui les alimentent et de faire creuser sur ces courants les puits que l’on voudra, avec des chances pour que l’eau soit bonne : on n’en sera pas absolument sûr, car ce courant d’eau douce peut traverser, au point où l’on creuse, un courant d’eau de mauvaise qualité qui viendra alimenter le puits. Dans oe cas, l’eau que l’on rencontre en premier lieu est douce ; par différence de densité elle se place au-dessus de l’eau salée, mais en poursuivant les travaux, on opère le mélange sans ponvo r l’éviter J’ai f. i t cette remarque pour la première fois lors du forage d’un puits à Sidi Bon Ali. près de Sous-e : « ns-itôt que l’eau a été atteinte j’ai fait prendre un échantillon, elle était excellente, le lendemain soir, après une nouvelle journée de travail, l’eau était franebemei t salée.

1 Dans d’autres cas, les courants d’eau douce côtoient de si près des courants d’eau salée qu’un puits creusé sur les premiers reçoit les eaux des courants voisins. J’ai constaté le fait dans un puits où coulaient, au même niveau, deux sources bien distinctes dont l’une était salée et l’autre douce.

Détermination de lu profondeur d’un courant. —

« J’ai constaté qu’en me plaçant sur une conduite

d’eau de profondeur connue, la zone dans laquelle l’influence du courant agissait sur le fila plomb ou sur la baguette, avait une largeur égale à deux fois la profondeur de la conduite dans le sol.

« Des expériences faites sur des puits dans lesquels

je connaissais la profondeur à laquelle arrivait l’eau m’ont confirmé les résultats trouvés sur les conduites

« On peut donc déduire de ces résultats le principe

suivant : La profondeur d’un courant d’eau souterrain est égale à la demi-largeur de la zone dans laquelle l’opérateur est influencé par le courant. Mais il faut la condition suivante, c’est que la section du cmirant d’eau soit réduite à un point, c’est-à-dire qu’il n’ait pas de largeur appréciable. 1473

SOURCIERS (BAGUETTE DES)

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« Dans le courant d’une certaine largeur, je commets

une erreur dans l’indication de la profondeur, comme cela est arrivé lors des sondages exécutés en bordure de la route d’Knlidaville à Zaghouan.

t Four l’un de ces sondages, l’eau avait été annoncée à 1 8 mètres ; elle a été trouvée à 3 mètres, sans que le sondage ait révélé l’existence d’un courant, de 3 mètres à 26 m. 50 de profondeur.

(( Je me suis rendu compte que je me trouvais en présence d’une nappe de 30 mètres environ de largeur et non d’un courant de dimensions restreintes, de o m. 50 à 2 mètres, comme cela se présente généralement. En effet, deux sondages à ciel ouvert exécutés de part et d’autre du premier sondage ont révélé la présence de l’eau au même niveau et ont montré que l’on se trouvait sur une véritalde rivière souterraine limitée à 30 mètres de largeur, coulant dans une couche de gravier de o m. 20 d’épaisseur.

« J’avais annoncé l’eau à 18 mètres de profondeur, 

parce que j’avais reconnu une zone d’influence de 36 mètres ; les radiations de ce courant de 30 mètres de largeur avaient produit la même influence qu’un courant limité, en coupe, à un point et situé à 18 mètres de profondeur.

« Le principe énoncé, à savoir que : « la profondeur

d’un courant d’eau souterrain est égale à la demilargeur de la zone d’influence », reste donc vrai, à condition que ce courant soit de faible largeur.

« Les résultats trouvés lors des nombreuses expériences

faites depuis ce moment-là permettent de dire que cette grosse erreur est exceptionnelle, la plupart du temps les courants souterrains sont assez peu larges pour ne pas fausser les indications de la profondeur.

« C’est-à-dire que souterrainement il y a beaucoup

plus de petits ruisseaux que de grandes rivières.

« Les courants sont surtout localisés en pays accidenté ; 

en pays de plaine, ils sont généralement plus larges ; il se passe donc souterrainement ce qui se passe à la surface, où l’on trouve en pays de montagne des cours d’eau étroits et encaissés, tandis qu’en pays de plaine les cours d’eau ont une plus grande largeur.

« La largeur d’un courant souterrain est donc une

cause d’erreur dans l’évaluation de la profondeur du courant, mais c’est là une cause d’erreur qui est suivie d’agréables surprises, puisque l’eau est rencontrée à une profondeur moindre que celle prévue.

< Examinons un autre genre d’erreurs.

« En se plaçant au milieu de la distance de deux

courants parallèles de même intensité, même peu éloignés, l’influence est nulle.

« De même, en se déplaçant vers un deuxième courant, 

le premier détruira en partie l’influenoe du second. Il s’ensuit que, dans la recherche d’un courant souterrain, si on ne se rend pas compte qu’il existe parfois des courants d’eau parallèles à celui que l’on vient de découvrir, on risque de commettre une erreur dans l’indication de la profondeur.

« La zone d’influence pour le courant trouvé se

trouve réduite par l’effet des courants parallèles voisins, qui détruisent en partie l’influence du courant observé. C’est ce qui m’est arrivé pour un sondage exécuté sur la route d’Enfldaville à Kairouan.

  • Pour ce sondage, l’eau avait été annoncée à 1 3 m.,

tandis qu’elle n’a été trouvée qu’entre a3 m. 50 et 24 m. 30.

« Après avoir foré jusqu’à 19 m. 20 sans succès, 

je visitai à nouveau les abords de ce sondage et je m’aperçus qu’à une vingtaine de mètres du trou de sonde se trouvait un deuxième courant parallèle au premier.

t En prenant la largeur de la zone d’influence des

Tome IV.

deux courants voisins, j’annonçai que l’eau serait trouvée entre 23 m. 50 et 24 m. 30.

.1 Ces erreurs peuvent être fréquentes en pays de plaine, où les courants sont nombreux ; et malgré toutes les précautions que l’on peut prendre, on n’arrive pas toujours à les éviter.

« Dans une masse sourceuse où l’eau circule dans

tous les sens, comme la région de la Manouba, le plateau de Ras el Oued, près de Gabès, etc., il est généralement impossible de distinguer les points où le débit est le plus important et de donner des indications de profondeur.

« Ces causes d’erreur déposition et de profondeur

amènent forcément des causes d’erreur de débit.

« Calcul du débit d’un courant souterrain, au moyen

du pendule. — « Tout d’abord je remarquai que l’amplitude des oscillations de mon appareil augmentait avec les débits Je fus donc amené à rechercher la relation qui pouvait exister entre les débits et les amplitudes des oscillations de mon pendule. Je me servais au début d’un rapporteur, sur lequel je lisais la valeur des degrés des amplitudes maxima ; mais la difficulté d’orienter le rapporteur suivant la direction des oscillations et de faire les lectures d’angles me fit renoncer à cet instrument de mesure.

« J’ai été amené à placer un mètre à terre, sur

lequel je lisais, étant debout, la longueur interceptée par les prolongements des directions extrêmes du iil du pendule pendant ses oscillations d’amplitude maxima.

« Je fis ainsi une série d’expériences sur des conduites

dont je pouvais faire varier le débit de o à 300 mètres cubes.

« Ensuite sur le graphique où j’avais indiqué en

abscisses les longueurs interceptées sur le mètre et en ordonnées les débits, j’ai porté le résultat de mes expériences et j’ai obtenu une série de points se rapprochant tous d’une courbe régulière de la forme d’une parabole…

« Les diverses expériences qui m’ont permis d’établir

ce graphique ont été renouvelées sur des points dont j’avais fait déterminer le débit et j’en ai déduit que pour un courant souterrain quelconque, l’amplitude des oscillations est toujours sensiblement la même pour un même débit. Toutefois la façon d’opérer ne permettant pas d’apprécier très exactement la longueur interceptée sur le mètre, il s’ensuit que les débits ne peuvent être donnés avec une exactitude rigoureuse ; les résultats peuvent encore être légèrement faussés par l’action du vent et par l’état physiologique de l’opérateur. Malgré cela, on doit avoir l’approximation suivante :

Entre et 50 m 3 par 24 h. ils peuvent être obtenus à 10m 3 près

50 et 100 20 —

100 et 200 30 —

200 et 300 50 —

<( Il me semble difficile de déterminer les forts débits avec une grande approximation ; d’ailleurs les conduites dont je disposais ne m’ont pas permis de faire des expériences pour des débits dépassant 300 mètres cubes par 24 heures.

« Je dois ajouter que sur des conduites métalliques

les résultats peuvent être faussés par l’influence qu’elles émettent quelquefois, même vides.

« Je vais citer une série de 9 expériences suivies

de forages, avec indication de l’épaisseur et de la nature des couches successives.

« Sept ont été faites sur la route d’Enfldaville à

Kairouan, sur une distance de 31 kilomètres ; deux sur la route d’Enfldaville à Zaghouan, sur une distance de 19 kilomètres :

47 1475

SPHÉRICITÉ DE LA TERRE

1 « 

Ce point de passage du courant était indiqué d’une façon précise et c’est en ce point qu’on faisait le forage. »

Route i’Enfidaville à Kairouan

PROFONDEURS

Kiliim. prévues

1.

4, 112

18

>

8, 120

15

3 !

tS, 893

13

4.

21, 253

13

5.

23, 730

13

6.

24, 4.m

11

7.

31, 603

r>

Route

d’i

S.

8, 930

18

9.

19, 540

IS

erreur due à 2 courants parallèles

trouvées

17, 10 16

12, 50 24, 30

15, 80 12.20 5, 50

16, 10 erreur due à la largeur du 3 courant, 30 mètres

Sur ces 9 forages, il y a eu deux erreurs, soit environ 77 /„ de succès ; la première erreur a été commise aux kilomètres 21, 253 parce qu’il y avait deux courants parallèles ; la deuxième a été commise sur la route de Zaghouan aux kilomètres 19, 540 parce que le courant souterrain avait 30 mètres de largeur : nous avons vu plus haut l’explication donnée par M. Landesque.

Ces erreurs ont été fort heureuses, car elles ont permis de prendre certaines précautions alin de les éviter par la suite.

CONCLUSIONS

1) Les expériences sur la baguette et le pendule des sourciers faites en Tunisie par M. Landesque semblent à l’abri de toute critique.

2) Les résultats indiqués sont exacts dans la proportion de 80 sur 100 environ, mais il a eu le soin de s’entourer de tous les renseignements complémentaires qu’il pouvait se procurer.

C’est ainsi qu’il est arrivé à M. Landesque d’être influencé à certains endroits où, ni les signes extérieurs, ni l’examen géologique ne pouvaient faire prévoir qu’il existait de l’eau souterraine ; chaque fois, il n’a pas manqué de faire vérilier si l’évaporatiou par le sol était suffisante pour justilier le forage d’un puits. Ce n’est pas affirmer la faillite des sourciers que de reconnaître qu’ils peuvent se tromper.

3) Beaucoup de personnes subissent l’influence des courants d’eau souterrains (peut-être 50 °/), il est donc facile de faire des expériences de contrôle.

4) Je crois qu’une Commission aurait tort de s’adresser à des professionnels, qui ont intérêt à ce que les expériences réussissent, ce qui les trouble. De plus ils ne possèdent pas toujours une culture scientifique sulUsante.

5) Ces expériences doivent être faites, non sur des conduites d’eau, mais sur des courants souterrains naturels, et les résultats vériCés par des sondages.

G) Ces expériences ne doivent pas être publiques ; on se trouve en présence de phénomènes de nature inconnue, il importe donc d’écarter les causes d’erreur possibles, il faut laisser le sourcier agir seul, à sa guise, et vérilier ensuite par des sondages les résultats qu’il a indiqués.

7) Il est à désirer, étant donné l’intérêt pratique de la question, que ces recherches soient poursuivies dans nos laboratoires.

Il est antiscientifique de nier à priori un phénomène, il faut vérifier son existence en se tenant autant que possible à l’abri de toutes les causes d’erreur ; puis, le phénomène étant reconnu exact, il faut en chercher la cause.

8) La baguette et le pendule semblent jouer un rôle analogue à celui de nos appareils graphiques et indiquer par leur déplacement des mouvements inconscients de la main.

9) La sourcellerie existe, elle n’est pas infaillible ; actuellement la cause du phénomène est inconnue.

D r Maragb.