Dictionnaire apologétique de la foi catholique/Monde (Le système du)

Dictionnaire apologétique de la foi catholique

MONDE (LE SYSTÈME DU). —
I. Ce qu’est un Système du Monde. — II. Les Systèmes primitifs. — III. Les Systèmes de l’Astronomie hellénique. — IV. Les Systèmes du Monde au Moyen Age. — V. Les Systèmes modernes.

I. Ce qu’est un système du monde. — Au moyen d’observations plus ou moins précises des phénomènes astronomiques, chacun peut acquérir une certaine connaissance sensible de l’Univers. Cette représentation sensible est substantiellement la même pour tous les hommes ; elle peut être plus ou moins exacte et détaillée : l’astronome moderne observe, comme les bergers de Chaldée, des déplacements de corps lumineux ; il dispose pour les mesurer d’instruments plus perfectionnés. Ensuite se fait une élaboration intellectuelle de cette connaissance sensible, élaboration qui consiste à rapprocher et comparer les diverses indications fournies par l’observation, à en déduire des résultais non directement observables. Enlin se construit une représentation intellectuelle de l’Univers, un système du monde, représentation dont les éléments sont d’une part les données, élaborées par l’intelligence, de la connaissance sensible, et d’autre part des hypothèses conçues sous l’influence de divers principes philosophiques. En dépit de l’incertitude des hypothèses, les progrès de la connaissance sensible de plus en plus détaillée et précise, de son élaboration intellectuelle de plus en plus profonde, ont en quelque sorte forcé la représentation intellectuelle à se faire de plus en plus satisfaisante. Les diverses représentations, les divers systèmes successivement adoptés, semblent former comme une série convergente d’approximations successives, dont la limite, hors de notre atteinte, serait la vue compréhensive des choses.

Cette évolution se retrouve sans doute dans toutes les sciences. Elle apparaît avec une particulière netteté dans le développement de l’astronomie.

II. Les systèmes primitifs. — Tout au début, la connaissance sensible se réduit aux seules impressions frappant les sens. Le système du monde est très simple ; ce n’est guère qu’une combinaison d’images. La Terre est un disque plat que recouvre comme une cloche la voiite du Ciel, lieu des phénomènes météorologiques et astronomiques. Tel est le système que l’on trouve dans les monuments primitifs des diverses littératures (Paye, Origine du Monde, p. 8-27).

Les nécessités de la navigation et de l’agriculture obligent bientôt à un peu plus de précision dans l’observation. Les progrès de la géométrie permettent une certaine systématisation des résultats. La Terre est sphérique, isolée dans l’espace ; par rapport à elle, les astres ont un mouvement d’ensemble de rotation diurne ; le soleil, la lune, les planètes ont en outre leursmouvemcnts particuliers. A ces éléments, fournis par l’élaboration directe de la connaissance sensible, et par suite certains, s’ajoutent des éléments hypothétiques qu’imposent les principes philosophiques reçus : immobilité de la Terre au centre du Monde, nature divine des astres, perfection du mouvement circulaire et de la forme sphérique..^insi se constitue le système hellénique primitif, celui de Platon et d’ARisTOTiî. Le monde a pour limite la sphère des étoiles fixes, concentrique à la sphère terrestre ; sept sphères intermédiaires, toutes concentriques à la Terre, portent respectivement Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure, la Lune. La première sphère est le premier moteur ; elle tourne autour d’un axe lixe, et communique à chacune des autres, comme par des engrenages, un mouvement de rotation autour du même axe ; la mesure de son mouvement est le temps. A cette même époque, l’école pythagoricienne adopte l’hypothèse du double mouvement de la Terre (Paye, Origine du Monde, p. 86). Celte hypothèse est enseignée par PiiiLOLAÛs, NicBTAS de Syracuse, au v<= siècle av. J.-Ç. (Alliau.mb, Eléments d’Astronomie, p. 282). Mais cet enseignement ne paraît pas s’être étendu au delà d’un petit cercle de disciples choisis (Fayb, Origine du Monde, p. 66).

III. Les systèmes de l’astronomie hellénique.

— A mesure que s’enrichissent et se précisent les données de la connaissance sensible, il reste moins de place, dans la construction du système, aux 869

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I)rincipcs d’une métaphysique douteuse. Pour tenir compte lie la uon-oniformité des mouvements angulaires des astres errants, Euuoîe de Cnide, disciple de Platon (iv siècle av. J.-C.), puis Gallippk, construisent le système dit des sphères homocenlriinies. C’est le système d’Aristole, dans lequel les huit sphères coJicenlriques tournent respectivement autour de huit axes tixes, diversement inclinés. Dans cette hypothèse, les dislances des astres errants à la Terre restent constantes. Mais, à défaut de mesures précises, les variations d’éclat de ces astres donnent a penser que ces dislances ne sont pas constantes. Dès le v" siècle avant J.-C, Héraglide du Pont, qui, pour expliquer le mouvement diurne de l’ensemble des astres, adoptait l’hypothèse de la rotalion de la Terre (Alliaume, ELémenis d’Astruiiomie, p. aSa), foil circuler le Soleil autour de la Terre, Mercure el Vénus autour du Soleil (Tu. H. Mahtin, Hypothèses astronomiques des Grecs, cli. v, § 3. — DuHBM, f.a Physique néoptatonicieune au Moyen Age, p. 1 1). A.U commencement de la période alexandrine (m" siècle av. J.-C), on admet sans dilUculté des mouvetnents circulaires dont les centres ne coïncident pas avec le centre de la Terre. Hipparque (il » siècle av. J.-C.) fait circuler la Lune et le Soleil sur des circonférences excentrées. Alors apparaissent les premières mesures numériques : du rapport des dislances de la Terre au Soleil el à la Lune, par Aristahqub de Samos (iii « siècle av. J.-C.), du rapport du rayon de la Terre à la distance de la Terre à la Lune, par Hipparque. Enfin, au commencement de l’ère chrétienne, Ptolémée d’Alexandrie achève la construction du système qui porte son nom. Chaque astre errant est porté par un cercle, nommé épicycle, qui tourne autour de son centre, pendant que ce centre se déplace sur un autre cercle, concentrique ou non à la Terre. Ayant développé son système jusqu’à la détermination numérique de tous ses éléments, Plolémée a obtenu une représentation, assez exacte au point de vue qualitatif, des variations de distance des astres errants, et figurant les mouvements angulaires, au point de vue quantitatif, avec toute l’exactitude que comportait alors la précision des observations.

Cependant, pour un esprit imbu des principes de la physique péripatéticienne, un tel système était peu satisfaisant. Aussi les commentateurs, tels que Proclus el SiMPLicius, qui étudiaient ces questions plutôt en philosophes, en physiciens disaient-ils, qu’en astronomes, ne regardaient-ils tous ces cercles que comme des fictions de géomètres destinées à faciliter le calcul des movivements (Duhem, lissai sur la Motion de Théorie physique, p. 2’j). Ils admettaient bien qu’une science particulière ne doit se préocciii)er que de la valeur explicative de ses hypothèses et non de leur vérité objective. Mais peut-être sentaient-ils confusément le déficit de ce système, l’absence de lien entre la nature des corps célestes et leurs mouvements. Cette nature des corps célestes, la physique péripatéticienne avait cru pouvoir la déduire de principes métaphysiques. Proclus et SiMPLioius pressentaient-ils qu il fallait suivre la marche inverse ? En tout cas, une représentation vraiment satisfaisante restait encore à trouver.

IV. Les systèmes du inonde au Moyen Age. — Après les invasions des Barbares, le Moyen Age s’occupa d’abord de faire en quelque sorte l’inventaire des connaissances acquises, en particulier dans ie domaine astronomique. Au temps de Charles le

: -hauve (ix" siècle), Soot Erigènk écrit un traité en

cinq livres De dii’isione Naturæ (Migne, P.f.., GXXII), dont le troisième est en partie consacré à l’astronomie.

Il s’inspire des homélies de saint Basile sur l’Heaxaméron, de la Géographie de Ptolémée, du Commentaire de saint Augustin sur les Catégories d’Aristole, du Commentaire de Chalcidius sui- le Timée de Platon. Il y rapporte l’hypothèse d’Uéraclide du Pont, qu’il élargit même en faisant circuler autour du Soleil toutes les planètes sauf Saturne (Duuiini, Physique néoplatonicienne, p. 30). Guillacme de Conçues (1080-1 150), auteur d’un Commentaire sur le Timée d’après la traduction de Chalcidius et d’un traité De Philosopliia Mundi, distingue, avec une remarquable netteté d’esprit, entre la rei^résentation des apparences et l’étude de la nature des choses (DuHKM, Physique néoplatonicienne, p. 71). Bien que ses connaissances astronomiques soient assez confuses, il expose néanmoins assez clairement le sj’Stènie d’Uéraclide du Pont.

Au début du xiu’siècle, se répandent les traductions latines des œuvres des astronomes arabes, des commentaires et versions arabes d’Aristole. Après s’être d’abord contentés d’étudier, de commenter, de réduire en tables le système de Ptolémée, certains astronomes arabes, tels que Thabit-in-Kourrah (fin du ix° siècle) et Ibn-al-Haitan, auteur de la Perspective d’Al-lIazon, prétendent en conclure la réalité objective des hypothèses de Ptolémée. Alors Ibn-UosKHu (.vEMPACF.), Ian-Tofail (Abou-Bacer), Iiin-Badia (AvERHoiis), Al-Bitrogi (Alpetragius), défendent, au nom des principes d’Aristole, la réalité objective du système des sphères homocentriques. Us affirment avec raison que l’accord avec les observations du système de Ptolémée ne prouve pas nécessairement la vérité objective de ses hypothèses. Mais le désaccord du système homocenlrique avec l’expérience n’ébranle pas leur aveugle confiance en la physique péripatéticienne. Plus raisonnable, le juif Moïse Ben Maimoun (Maimoniuk), revient aux idées de philosophie scientifique de Ptolémée, Proclus, Simplicius : la science humaine ne peut atteindre à la pleine connaissance des choses célestes, elle peut seulement en donner d’imparfaites représentations intellectuelles (Duhbm, Théorie physique, p. 3g). Idée en partie exacte, mais, comme celle de Proclus, trop agnostique et trop influencée par l’affirmation gratuite d’une différence de nature entre les corps célestes et les corps terrestres.

La scolastique chrétienne du xiii » siècle se trouvait donc en présence d’un seul système d’astronomie proprement dite, celui de Ptolémée, pratiquement applicable à la prévision des phénomènes astronomiques, — et de trois systèmes de philosophie astronomique. Celui d’Averroés et d’Alpetragius admettait tous les principes de la physique céleste d’Aristole, et, par suite, imposait a priorila cosmographie des sphères homocenlriques. Celui des premiers astronomes arabes estimait que l’accord avec l’expérience prouve la réalité objective des hypothèses de Ptolémée. Celui de Proclus, Simplicius, Maïmonide prenait à l’égard des principes péripatéliciens, une position agnostique, el donnait à l’astronome le droit de n’en pas tenir compte dans la construction de son système du monde.

Le premier de ces trois courants d’idées est suivi par Roger Bacon (Duuem, Théorie physique, p. 41-46). Saint BoNAVENTURE (In II Sent., disl. i^, p. 2, q. 2) el saint Thomas d’AQUiN (Exp. sup. lib. de Cælo, in lib. ii, lect. 17) y semblent plutôt favorables. C’est pleinement la manière de voir de nombreux représentants de l’école à tendances averroïstes de Padoue, tels que Alessandro Acuillini ((^^hh^ho ; - /(/ ;  ;  ; de Orhibus, Bologne, 149^), Agostini Niro (Traduction commentée des quatre livres De Cælo, Venise, 154y), 871

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Frascator (Livre des Homocentriques, 1535), Gian-BATTisTA Amico (De motibus Ctirporum cælestium, Venise, 1536).

Le deuxième courant d’idées, celui en faveur de la vérité objective du système de Ptolémée, paraît avoir eu moins de partisans. M. Duliem ne cite que le franciscain Bernard db Vbrdun, au xiii" siècle, et, au xv^, Francisco Capuano, d’abord professeur d’astronomie à l’Université de Padoue, puis chanoine régulier de Latran. On ne le retrouvera qu’au moment où tous les péripatéliciens se ligueront contre l’ennemi commun, le système de Copernic.

Le troisième courant d’idées, celui qui s’oriente, avec quelques restrictions, dans la direction indiquée par Proclus, Siraplicius, Maïmonide, se manifeste dans la condamnation que portèrent en 1277, contre un aristotélisme exagéré, les docteurs de la Sorbonne, sous la présidence de l’évêque de Paris, Etienne Tempier, et à la demande du pape Jean XXI (DcHEM, Mollement absolu et Mouvement relatif, p 61. — R. P. Denikle et E. Châtelain, Chartularium Unisersilatis Parisiensis, t. I, pièce n° 4^3, p. 546). Il a pour lui saint Thomas (op. cit., in lib. I, c. 3 ; Sum. theol., I", q. Sa, a. 1, ad 2), Pierre d’Abano (Lucidator Astro7wmiai’), el, malgré ses préférences averroïstes, Jean de Jandun (Aculissiniae quæsliones…, lib. XII, q. 20) : les hypothèses doivent expliquer les phénomènes ; il est légitime de se servir de toutes hypothèses fournissant cette explication ; mais il ne faut pas en conclure à leur vérité objective. Ainsi pensaient sans doute les astronomes techniciens de l’Université de Vienne, fondée en 1380 par Henri Heinbuch de Hesse, maître es arts et bachelier en théologie de l’Université de Paris. Ils se consacrèrent, notamment Georges de Peurbach et Jean Muller de Koenigsberg (Regio-MoNTANUs ) à la t.iche vraiment scientilique de perfectionner le détail des théories, de construire des instruments, d’imaginer des méthodes d’observation (Duhem, Tliévrie physique, p. 53). Ces mêmes principes de philosopliie scientifique étaient afDrmés par le dominicain Sylvestre de Prierio (Commentaire de la Théorie des Planètes de Georges de Peurbach, Paris, 1515), par Giovanni Gioviano DE PoNTANo (Œ re/(Hs coelestibus, ^i^âe, 1540), et surtout parle cardinal Nicolas de Cubs (Z>e docta ignoranlia, Bàle, lô^S), par son disciple Lefèvrb d’Etaples (.J.s/rono/niiim theoreticnm, Paris, 1510), et par Luiz Goronel, professeur de physique au collège de Montaigu (Pliysicæ perscruUitiones, Paris, 1511). Avec ces trois derniers apparaît pour la première fois cette idée : il y a lieu de distinguer deux physiques ; non pas, comme le faisait Proclus, une physique terrestre accessible et une physique céleste radicalement inaccessible ; mais d’une part la physique des phénomènes, lois et hypothèses, et, d’autre part, la physique des essences et des causes, qui sont choses inaccessibles à la connaissance directe mais néanmoins susceptibles de représentations intellectuelles abstraites (Dohbm, Théorie physique, p. ji). Vers la Un du xv’siècle, l’apparition du système de Copernic, système proprement astronomique, différent de celui de Ptolémée, mais représentation aussi exacte des phénomènes, fait entrer la question philosophique dans une nouvelle phase. Dès li"}"), Nicole Orbsme, grand-maître du collège de Navarre, évêque de Lisieux, dans un ouvrage resté manuscrit (Traduction et Commentaires des quatre livres du Ciel et du Monde d’Aristote), énonce l’hypothèse de la rotation diurne de la Terre (Duhem, Un précurseur français de Copernic, dans la Revue générale des Sciences, 15 novembre 1909). Dans le système de Copernic, le Soleil est au centre du Monde ; toutes les

planètes, y compris la Terre, décrivent, d’un mouvement uniforme, des circonférences ayant leurs centres au centre du Soleil ; la Terre tourne sur elle-même autour d’un axe de direction lixe. Le mouvement héliocentrique de chaque planète est alors déilni par le plan de la circonférence décrite, son rayon, et la vitesse angulaire. On en déduit le mouvement géocentrique compliqué, que le système de Ptolémée délinissait directement.

En présence de ce nouveau système, trois courants d’idées se dessinent dans la philosophie scientilique. Les idées que nous avons vues triompher à l’Université de Paris s’appliquent à ce nouveau système exactement comme à l’ancien ; c’est un ensemble de suppositions rendant plus simple l’explication des phénomènes. Ainsi pensait l’éditeur de Copernic, HossMANN (Osiander), et la plupart des astronomes jusqu’à la fin du xvi° siècle (Duhem, Théorie physique, p.’j7-io4). Ainsi pensaient les astronomes pontificaux de la Commission pour la réforme du Calendrier, qui utilisaient dans leurs calculs les « Tabulae prutenicæ », tables astronomiques construites, en 1551, d’après le système de Copernic, par Erasme Reinhold, à Wittemberg (Duiiem, Théorie physique, p, 108). Cette manière de voir semble se retrouver, au moment du procès de Galilée, chez le cardinal BBLLARMiN, danssaletlreauP. Foscarini, 12 avril 1615 (citée par Domenico Berti dans son Copernicoe le Vicende del Sistema copernicano in Italia, p. 1211 25), et chez le cardinal Mafi’eo Barberini, plus tard Urbain Vlll, dans son entretien avec Galilée, rapporté par le cardinal Orbgio (Philosophicum Præludium, p. 1 19).

Mais bientôt se développe un courant réaliste en faveur de la vérité objective des hjpothèses de Copernic, et, par réaction, un courant réaliste en faveur des hypothèses de Ptolémée. Dans un camp comme dans l’autre, l’eflort se porte sur l’étude critique des hj’pothèses fondamentales, étude faite à la double lumière des principes d’une physique bien douteuse et des textes de l’Ecriture sainte. Copernic lui-même, dans sa dédicace au pape Paul 111, semble bien présenter son système comme conforme à la nature des choses. En conséquence d’un principe a priori, dernier vestige de la physique péripatéticienne, il n’introduit que des mouvements parfaits, c’est-à-dire circulaires et uniformes. En tout cas, c’est bien la vérité objective du sjstème que défendent, par des arguments philosophiques et théologiques, Rheticus (De libris JRevolutionum… Copernici… Aarratio prima, Genadi, 1540), Giordano BRUNo(£e Opereitaliane, ol.l, p. 150-152), Kepler (Mysterium cosmngraphicum, Epitome Astronomiae Copernicanae), et enfin Galilke. De l’autre côté nous voyons Georges Hohst de Torgau, qui enseignait à Wittemberg en 1604 (Duhem, Théorie physique, p. 116), Galilée, au début de sa carrière (Traité de Cosmographie, 1606), le P. Clavius, jésuite, qui attribue au système de Ptolémée au moins une probabilité objective (//( Sphneram Joannis de Sacro Jioseo Commentarius, p. 4>6-442). Beaucoup, sans pour cela rien affirmer du système de Ptolémée, tiennent, au nom de la raison et de la foi, le système de Copernic pour objectivement faux ; ainsi les théologiens protestants, tels que Mklanchton (Initia doctrinæ physicae, Wittemberg, 1550) ; ainsi les ; juges des deux procès de Galilée de 1616 et de 1633 (voir article Galilée).

De cet exposé des systèmes astronomiques au Moyen Age, il paraît résulter que le grand obstacle au développement de la science astronomique fut la singulière persistance des principes de la physique péripatéticienne, ou, d’une façon plus précise, de 873

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cette grave erreur de philosophie scienlilique consistant à vouloir déduire des principes de la métaphysique ceux des diverses sciences particulières. Cette prétention était pourtant contraire à la théorie scolastique de la connaissance des choses sensibles. Mais la loi du moindre effort explique bien des choses, elle explique notamment que ce moyen commode de tout expliquer sans rien étudier ait été si longtemps en honneur dans la physique des corps célestes, où les moyens d’investigation faisaient totalement défaut. CopEKNiG et Keplur, tout comme les averroïsteshomocentriques, avaient cru déduire leur physique céleste de la métaphysique péripatéticienne. Malheureusement cette physique céleste ne valait guère mieux que celle d’Arislote (Duhem, Théorie physique, p. 126), et, à ce point de vue, la condamnation de Galilée n’est pas à regretter.

Mais il est juste de remarquer que les maîtres de la scolastique, surtout à l’Université de Paris, si profondément attachée aux dogmes de la foi et aux enseignements de l’Eglise, avaient nettement dégagé les éléments d’une vraie philosophie scientifique conforme à une saine théorie de la connaissance. L’opposition que les Averroïstes de l’Ecole de Padoue, au nom des principes péripatéticiens, firent au système de Ptolémée, n’avait pas trouvé d'écho dans l’Eglise. Celle-ci, tout en couvrant de son autorité les doctrines d’Aristote et allant dans cette voie jusqu'à la condamnation de Galilée, n’avait pas voulu défendre à la science d’utiliser, dans les applications pratiques, les hypothèses les plus commodes. Il devait, sans doute, en résulter, chez les esprits désireux d’aller au fond des choses, un dualisme fâcheux ; mais il ne faut pas oublier que le développement des sciences humaines ne rentre pas dans la mission de l’Eglise, que cette mission est plus haute, et peut, dans telles circonstances historiques, justifier tels actes qui seront des obstacles temporaires au progrès de telles ou telles sciences.

V. Le système moderne. — Perfectionner, préciser notre connaissance sensible, en développer l'élaboration intellectuelle, utiliser des principes philosophiques certains, non comme axiomes pour en déduire nos hypothèses, mais comme principes directeurs dans le choix de celles-ci, telle est la marche qui s’impose à notre esprit pour obtenir une bonne représentation intellectuelle des choses de la nature. Et cette représentation nous en donne une véritable connaissance, la seule à laquelle puissent prétendre les forces naturelles de notre esprit. Les efforts de Copernic, Kepler, Galilée pour établir la vérité objective de leurs hypothèses étaient en dehors de cette voie, et ont été stériles. Au contraire, les observations astronomiques de Tycho-Brahé, les calculs que Kepler effectua sur ces observations et qui l’amenèrent à formuler ses trois fameuses lois du mouvement planétaire, les découvertes de Galilée en physique et en astronomie (thermomètre, pendule, lois de la chute des corps, phases de Vénus, satellites de Jupiter, etc.) fournissent des exemples frappants de la fécondité d’efforts faits dans la bonne voie.

Le système de Copernic devait donner à Kepler l’idée de chercher la forme de la trajectoire héliocentrique d’une planète, d'établir une relation entre son mouvement angulaire héliocentrique et la variation de sa distance au soleil. Ces angles et ces distances, il les a tirés d’observations et de mesures faites de la Terre. Théoriquement il aurait pu les déduire des cléments du mouvement géocentrique que lui fournissait le système de Ptolémée. Ayant obtenu ces lois : que chaque planète décrit une ellipse dont le soleil occupe un foyer, que la surface décrite par le rayon soleil-planète croit proportionnellement au temps, que les carrés des révolutions sidérales sont proportionnels aux cubes des grands axes des orbites, Kepler possède une représentation intellectuelle, autre que celle de Ptolémée, mais des mêmes mouvements des mêmes corps. Toutefois la représentation képlérienne est plus simple, et va permettre de construire une représentation, non seulement des mouvements, mais aussi de leurs causes.

Newton montre que les postulats de la dynamique formulés par Galilée, joints à l’hypothèse d’une force attractive émanant de la Terre et s’exerçant avec une intensité inversement proportionnelle au carré de la distance, expliquent aussi bien le mouvement delà Lune que celui d’un projectile quelconque. Les progrès du calcul infinitésimal permettent d'établir ces deux propositions cinématiques : 1° si le mouvement d’un point B, relativement à des axes de directions fixes passant par un point A, se fait suivant les lois de Kepler, son accélération est à chaque instant dirigée suivant la droite BA et inversement proportionnelle au carre de cette distance ; 2° la réciproque est vraie. Si, à ces deux propositions cinématiques, on ajoute le postulat dynamique de la proportionnalité des forces aux accélérations, les mouvements planétaires supposent une force attractive émanant du Soleil et s’exerçant sur les diverses planètes avec une intensité inversement proportionnelle au carré de la distance. Si l’on ajoute enfin le postulat dynamique de l'égalité de l’action et de la réaction (Painlevé, De la Méthode dans les Sciences ; Mécanique, p. 890), postulat dû à Galilée suivant les uns, à Newton suivant d’autres, on arrive à l’hypothèse newtonienne de la gravitation universelle : attraction mutuelle, de molécule à molécule, proportionnelle aux masses et inversement proportionnelle aux carrés des dislances. Mais alors les lois de Kepler ne peuvent plus être une représentation tout à fait exacte des mouvements planétaires, chaque planète étant soumise à l’attraction du Soleil et à celle des autres planètes. Toutefois, à cause de la prépondérance de l’attraction solaire, la représentation képlérienne demeure très approchée.

Une fois admis les postulats de la Mécanique et la gravitation universelle, si l’on donne, à un instant arbitraire, la position et la vitesse de chacun des astres, tous les mouvements sont complètement déterminés. L’objet de la Mécanique céleste est de calculer les positions à un instant quelconque, de manière à comparer aux observations les conséquences de la théorie. Ce problème, dans sa généralité, dépasse de beaucoup les ressources actuelles de l’Analyse mathématique. Depuis peu, on en possède une solution théorique exacte, dans le cas très simplifié de trois points uniquement soumis à leurs attractions mutuelles (Revue générale des Sciences, t. XXIV, igiS, p. 722). Mais on connaissait déjà des solutions approchées du problème général. Elles suffisent à montrer, entre les observations et les conséquences de la théorie, un accord assez satisfaisant dans son ensemble. On sait l'éclatante confirmation que vint apporter à la théorie la découverte de la planète Neptune, cause assignée par les calculs aux irrégularités observées du mouvement de la planète Uranus.

Une des préoccupations de la science moderne est d’opérer des rapprochements entre les phénomènes de divers ordres, entre les représentations intellectuelles qui en ont été construites. Ainsi les mêmes postulats sont à la base de la mécanique terrestre et de la mécanique céleste. Et toutes les conséquences que l’on en déduit, sous forme de prévisions de phénomènes sensibles, sont vérifiées par l’expérience, 875

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dans la mesure des précisions que l’expérience comporte. Ainsi encore les mêmes postulats sont à la base de la science des phénomènes calorifiques, lumineux, magnétiques, électriques, qu’ils se passent à la surface de la Terre ou dans les espaces célestes. Leur représentation a pour élément essentiel la propag’ation des ondulations de l’étber. Mais ici, la précision croissante des observations montre que l’harmonie du système n’est pas parfaite. Ainsi le déplacement de l’observateur relativement à l’éther devrait produire certains phénomènes optiques que les expériences les plus délicates n’arrivent pas à constater (LoRENTz, Considérations élémentaires sur le Principe de Relativité, dans la Revue générale des Sciences, t. XXV, n" 5, 15 mars igiii, p- 179-186). Un postulat proposé pour expliquer ee fait, le « principe de relativité », s’accorde mal avec les postulats de la gravitation (H. Poincaré, Science et Méthode.

— Max Abraham, La Nouvelle Mécanique, collection 5c ! en<ia, janvier 191^. — Voir aussi Revue générale des Sciences, 15 avril igii, p. 286-287), et, si rien n’est modifié par ailleurs, conduite des conséquences de nature à troubler les notions communes d’espace et de temps. Il faut en conclure, non pas que ces notions devront être modifiées dans ce qu’elles ont d’essentiel et de certain, mais simplement que notre représentation intellectuelle du monde, dans son stade actuel, n’est pas entièrement satisfaisante.

La critique philosophique peut aussi s’exercer sur les concepts d’espace et de temps al>svlus qui figurent en effet dans les postulats de la Mécanique, et en particulier de la Mécanique céleste (Nbwton, Philosopitia naturutis, Principiii niatlientatica, Uh.lll, De Mundi Sjstemate. — Duhkm, Mouvement absolu et Mouvement relatif, Extrait de la Revue de Pliilosopliie, 1909, p. 186-ao8. — Emile Picard, De la Métliode dans les Sciences, la Science, p. 22. — Painlevk, ibid., la Mécanique, p. Sgi. — Cari Neu-MANN, Ueber die Principien der Galitei’JVe » ton’schen Théorie, p. 14-21. — Duhem, Commentaires aux principes de la Thermodynamique, dans le Journal de Mathématiques pures et appliquées, 4’série, t. VIII, 1892, p. 270-271). A ces concepts, certains, comme Henri Poincaré, semblent refuser toute valeur objective (PoracARÉ, La Science et l’h’rpothèse, passim). Quoi qu’il en soit, il résulte de ces postulats que certains mouvements, par exemple celui de l’extrémité libre d’un pendule, ont des apparences différentes suivant qu’on les rapporte à des axes de directions

« absolument fixes » ou à des axes de directions variables ; 

ils conservent au contraire les mêmes apparences quel que soit le mouvement de « translation » des axes de directions « absolument fixes » auxquels on les rapporte. Or le mouvement d’un pendule, observé à la surface de la Terre, rapporté à des axes de directions déterminées par rapport à l’ensemble des étoiles, présente sensiblement l’apparence (mouvement circulaire dans un plan vertical fixe) que la théorie prévoit dans le cas où les directions des axes sont a absolument fixes ». Ce même mouvement, rapporté à des axes liés à la Terre, présente sensiblement l’apparence que la théorie prévoit dans le cas où les axes sont entraînés dans un mouvement

« absolu de rotation uniforme ». Le philosophe ne

peut en déduire la vérité objective de tous les postulats de la Mécanique moderne, ni la valeur objective de tous les concepts qui y entrent, car rien ne prouve que d’autres explications ne soient pas possibles. Mais il peut légitimement en conclure au moins que la distinction entre mouvement « absolu » et mouvement « relatif » n’est pas un pur jeu de l’esprit.

De divers côtés on rencontre donc des dilTicuIles de détail, propres à nous rappeler que la science

humaine est toujours courte par quelque endroit. Néanmoins il est bien certain que la représentation moderne du monde est singulièrement plus détaillée, plus précise, plus riche, plus grandiose, plus satisfaisante en un mot, que les représentations anciennes rencontrées au coxirs de cet article. Celle représentation moderne fournit-elle, aussi bien qiie les anciennes, un point d’appui au mouvement de l’àme qui veut remonter de la créature au Créateur ? S’il s’agit d’un mouvement de sentimentalité, aucune de ces représentations intellectuelles ne vaut l’impression purement sensible d’une nuit étoilée. Mais s’il s’agit du mouvement de l’àme cherchant à s’élever, par l’intelligence, à une certaine connaissance des perfections de la Cause première, connaissance qui doit éveiller l’admiration et un certain amour, il est clair que la représentation actuelle fournit à ce mouvement un point d’appui incomparablement plus solide. Dieu a permis à l’intelligence humaine de découvrir la notion de gravitation universelle. Cette unique notion d’une force inhérente à la nature matérielle explique tout à partir d’un état initial donné. Mais elle ne s’explique pas elle-même, et n’explique pas cet état initial. La gravitation et l’état cosmique initial postulent une Cause. Si l’on reste dans l’ordre de la Mécanique céleste, on ne peut rien allirmcr de plus ; quel que soit cet état initial, l’ensemble des mouvements est complètement déterminé ; l’ordre qui règne dans les mouvements des astres ne prouve pas à lui seul l’intelligence de leur Cause. Mais si l’on réfléchit à l’évolution des phénomènes cosmogoniques, mécaniques, physiques et chiraiciues que contenait pour ainsi dire en puissance cet état initial et qui s’est faite suivant les lois d’un absolu déterminisme, si l’on réfléchit que de cette évolution a résulté, entre tous ces phénomènes et les phénomènes biologiques, l’équilibre stable que nous constatons aujourd’hui, on est amené à conr clure que la Cause de l’état cosmique initial a dû prévoir, ou plus exactement voir, dans cet état, tous les détails de cette évolution multiple. Si l’on réfléchit ensuite à la dilficulté de prévoir les seuls mouvements de trois corps, on peut se faire par là quelque idée de l’infinie transcendance de l’intelligence de cette Cause. Et voilà, serable-t-il, comment, avec une éloquence austère et abstraite sans doute, mais singulièrement expressive pour qui sait la comprendre, les Cieux de l’Astronomie moderne continuent de « raconter la gloire de Dieu ».

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Maurice Potron.