Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Hautefeuille (rue)


Hautefeuille (rue).

Commence à la rue Poupée, no  13, et à la place Saint-André-des-Arts, no  9 ; finit à la rue de l’École-de-Médecine, no  8 et 10. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 253 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Elle portait ce nom dès l’année 1252 et se prolongeait alors jusqu’au mur de l’enceinte de Philippe-Auguste. Jaillot pense qu’elle a pris son nom des arbres hauts et touffus qui bordaient cette voie publique ; il appuie son opinion sur un article des premiers statuts faits pour les cordeliers, dans lesquels on défend le jeu de paume aux religieux sous la haute-feuillée. De la rue Saint-André-des-Arts à celle des Poitevins, on la nommait rue du Chevet-Saint-André, parce qu’elle passait derrière l’église de ce nom. Quelques actes tirés des archives de Saint-Germain-des-Prés lui donnent le nom de rue de la Barre, qu’elle devait sans doute à Jean de La Barre, avocat, qui demeurait dans le voisinage. La rue Hautefeuille a été élargie en vertu d’un arrêt du conseil du 1er juillet 1679. — Une décision ministérielle du 4 floréal an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Les maisons no  5, 11, 16, 18, 20 et 26 ne sont pas soumises à retranchement. — Égout depuis la rue Poupée jusqu’à la rue des Deux-Portes. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Les collége et prieuré des Prémontrés étaient situés dans cette rue à l’endroit où nous voyons aujourd’hui la propriété no  30. Les Prémontrés furent institués par saint Norbert, archevêque de Magdebourg, en 1120, à Prémontré, abbaye située entre Laon et Soissons. Ces religieux étaient des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Désirant avoir à Paris un collége pour l’instruction des jeunes religieux de leur ordre, ils achetèrent en 1252 une propriété dite la maison Pierre-Sarrazin, située dans la rue Hautefeuille. Leur collége s’agrandit successivement par diverses acquisitions. L’église fut bâtie en 1618. Ces collége et prieuré devinrent propriétés nationales en 1790 et furent vendus le 20 février 1792.