Description du département de l’Oise/Froissy

P. Didot l’ainé (1p. 223-225).
FROISSY.


La majeure partie des terres du canton de Froissy est blanche, mêlée de pirrithes ferrugineuses, caillouteuse, marneuse. Les habitants cultivent des prairies artificielles ; ils vont chercher jusque dans Bresles les cendres de tourbes qu’ils répandent sur ces prairies.

On multiplie beaucoup dans ces contrées les plantations d’arbres fruitiers. On porte à quatre cent quatre-vingt-sept arpents la totalité de dix-huit petits bois répandus sur la surface du canton.

La riviere de la Brèche prend sa source à Aneuih heureux les voisins de cette petite riviere ! Dans toutes les autres communes les puits ont jusqu’à deux cents pieds de profondeur, et les mares tarissent presque toutes dans les temps de la chaleur.

Dans le hameau d’Édencourt, dépendant de Saint-André-Fariviller, il existe une carriere de pierres dures, et plusieurs souterrains.

Depuis l’impôt sur les portes et fenêtres beaucoup d’indigents ont fait enlever les carreaux de leurs croisées, et ne reçoivent le jour que par la porte.

La seule industrie du canton est celle des fileurs de laine.

On rencontre dans ce pays beaucoup de mendiants, et quelques enfants imbécilles.

Un ministre de la religion catholique, âgé de soixante-quatorze ans, panse avec succès par charité les estropiés, et donne d’excellents avis sur différentes especes de maladies, au défaut d’un officier de santé dont tout l’art se borne à savoir saigner.

On a souvent vu se manifester ici un genre de vengeance atroce ; il consiste à couper les arbres fruitiers de ceux dont on a à se plaindre ; crime d’autant plus affreux qu’il porte sur la société en général.

On conserve à Aneuil le souvenir d’un combat entre deux champions, pour un herbage : un de ces champions appartenoit aux chanoines de Beau-vais ; il fut vainqueur.