Description de l’Égypte (2nde édition)/Tome 2/Chapitre IX/Section II/Paragraphe 6

§. vi. De l’espèce de son que rendait la statue de Memnon, et des moyens que l’on mettait probablement en usage pour la faire résonner.

Tous les auteurs de l’antiquité que nous avons cités[1], s’accordent sur la qualité merveilleuse de la statue de Memnon : elle faisait entendre une sorte de craquement, Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 2, Antiquités - Description.djvu/215 Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 2, Antiquités - Description.djvu/216 qui jouissaient de cette singulière faveur, s’en félicitaient et en rendaient grâces aux dieux[2], surtout si le son avait été plus distinct et plus éclatant. Postérieurement aux ive. et ve. siècles de l’ère vulgaire, aucun écrivain, soit chrétien, soit mahométan, ne parle plus de la voix de Memnon. Il est à croire qu’elle aura cessé, lorsque les prêtres de l’Égypte ont été totalement dépouillés de leurs richesses et de leur autorité, et que la religion égyptienne a été entièrement abandonnée. Nous manquons de témoignages positifs qui indiquent comment se comportait la statue de Memnon sous le gouvernement des Grecs et des Perses, et même antérieurement ; mais il est probable que sa vertu sonore s’était manifestée à ces époques éloignées.

  1. Voyez les citations à la fin de cette section.
  2. Voy. l’inscription xxii, p. 222.