Des hommes sauvages nus féroces et anthropophages/Relation/27

Traduction par Henri Ternaux.
Arthus Bertrand (p. 121-122).


CHAPITRE XXVII.


Comment j’eus un grand mal de dents.


Comme un malheur ne vient jamais seul, au milieu de mes misères, je fus attaqué d’un violent mal de dents : mon maître m’ayant demandé pourquoi je mangeais si peu, et lui ayant dit la cause de mon mal, il s’avança avec un instrument en bois pour m’arracher la dent qui me faisait souffrir. J’eus toutes les peines du monde à l’empêcher d’exécuter son projet. Il y renonça cependant, en me déclarant que si je cessais de manger, et si je commençais à maigrir, on me tuerait avant l’époque déterminée. Dieu sait combien de fois je l’ai supplié du fond du cœur de me faire mourir, si c’était sa divine volonté, avant que les sauvages me massacrassent cruellement.