Dernier Amour/Le nuage de l’amour


VII.

LE NUAGE DE L’AMOUR.


 Quelle ombre sur nos fronts s’arrêtait donc, ô chères,
Vous si bonne et si tendre, aujourd’hui si sévère !
Par quel mot indiscret, injuste, ou mal compris,
Ais-je porté le trouble en vos riants esprits !
L’ennemi de l’amour ainsi parfois envoie
Un trait qui frappe au cœur et vient blesser sa joie,
Il nous faut l’arracher bien vite, ou son poison
Déchirerait notre âme et sa douce union.
Jetez, jetez ce dard, passez votre main blanche
Sur ces yeux adorés, sur ce beau front qui penche ;
Laissez-moi d’un baiser effacer le chagrin,
Nuage passager sur un azur serein !
Que le soleil d’amour plus pur y reparaisse ;
Je n’y veux voir jamais que calme et que tendresse.
Je suis assez puni, rendez-moi votre cœur,
C’est là qu’est le pardon, c’est là qu’est le bonheur.


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