chez Volland, Gattey, Bailly (p. 96-97).


CHAPITRE XIII.

Piété filiale.



La tendresse des enfans pour leurs parens est la plus naturelle de toutes les vertus, le devoir le plus saint ; mais peut-être n’est-ce qu’un devoir : la tendresse des parens pour les enfans est, ce me semble, quelque chose de plus, c’est un sentiment.

Il est encore plus facile de s’aimer dans ses enfans que dans ceux à qui l’on doit le jour ; le premier de ces rapports naît avec une sensibilité toute développée, l’autre existe long-tems sans elle : le premier appartient surement à la nature, l’autre ne dépend peut-être que de l’habitude ; mais si l’instinct du premier de ces sentimens est plus vif, la raison ne doit pas laisser à l’autre moins d’influence, moins d’énergie. Que de motifs pour révérer ceux à qui l’on doit la vie et les soins pénibles de la première enfance !

Il n’est point de prétexte, il n’est point de sophisme qui puisse altérer la sainteté d’un tel devoir.