De la Seine à la Volga/Chapitre VIII/3

Librairie Plon (p. 240-251).

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Les Arméniens sont les plus nombreux, ils jouissent d’une grande influence, pénètrent dans l’administration, réussissent admirablement dans le commerce. Ils constituent une sorte de bourgeoisie qui s’élève et s’enrichit, tandis que la noblesse géorgienne s’abaisse dans l’oisiveté et ne sait, ou ne veut d’autre métier que celui des armes. L’oisiveté est aussi le plus grand défaut des femmes géorgiennes, dont l’embonpoint altère vite la beauté régulière, un peu monotone. Les Persans, aussi habiles que les Arméniens, gardent fidèlement leurs mœurs. Les Juifs, écrasés par cette concurrence redoutable, sont pauvres.

Au commencement de ce siècle, un essaim des colonies allemandes du sud de la Russie se fixa à Tiflis ; ces colons ont conservé leur langue et leurs chants nationaux ; ils ont leur temple et leurs écoles ; ils réussissent mieux que les Russes, qui les détestent. La colonie française est beaucoup moins nombreuse.