De la Présence et de l’Action du Saint-Esprit dans l’Église/Chapitre 4


CHAPITRE IV.

DU CHAPITRE IVe DE M. WOLFF TOUCHANT LES DIFFÉRENTS SYSTÈMES SUR LA VOCATION DE L’ÉVÊQUE.

Dans tout le reste de la brochure il faut s’attendre à trouver l’évêque et le pasteur confondus, ce qui produira beaucoup de difficultés ; mais essayons de nous tirer d’affaire.

« L’évêque, dit M. Wolff, ne peut évidemment recevoir sa vocation que de Dieu, ou de l’homme, ou des deux ensemble. De là trois systèmes différents. »

Dans le premier système, dit M. Wolff, le pasteur tient son ministère de Dieu seul, « les hommes ne doivent intervenir en aucune manière ; c’est le système des Quakers, des Irvingiens et des frères dits de Plymouth. »

Tout ici est faux, 1° les Quakers ont des anciens qui forment une classe à part et qui s’adjoignent telle autre personne grave pour être ancien avec eux, moyennant le consentement de l’assemblée. Ceux qui parlent et paissent peuvent être ou n’être pas anciens. Les ministres mêmes (car les Quakers aussi distinguent les anciens et les ministres) sont reconnus par les anciens après un certain temps d’épreuve de leurs dons, et ils restent toujours assujettis au jugement des anciens.

2° Les Irvingiens ont un ange, espèce de pasteur en chef et six anciens de plus quand ils sont en règle. Tous sont établis par les hommes, savoir par leurs apôtres et ils tiennent à cela comme les papistes.

3° Les frères que l’auteur nomme de Plymouth (autant que j’ose prononcer pour eux) croient que l’évêque ayant été établi par les apôtres, ne peut pas être établi aujourd’hui avec la même autorité formelle. Ils laissent le pasteur où Dieu l’a placé, c’est-à-dire comme un don donné par Christ quand il est monté en haut et qu’il a reçu des dons pour les hommes.

Dans le deuxième système, dit M. Wolff, l’évêque tient son ministère des hommes seuls, et il attribue ce système à Limborgh et à Néander. Quant à Limborgh, je ne le connais pas. Quant à Néander, sauf la nomination directe par les hommes, il est tout de bon ce que l’on appelle un Plymouthien, c’est pourquoi M. Wolff dit de lui, p. 9 : « théorie neuve, originale, tout à fait dénuée de preuves. »

Dans le troisième système, que M. Wolff appelle mixte, « l’évêque reçoit sa charge par une double vocation de Dieu et des hommes. »

Quant à ce point ou à ce système, il faut toujours se souvenir que le système ecclésiastique de l’Église Réformée de France, etc., distingue l’évêque ou surveillant et le pasteur, de sorte que, ce que dit l’auteur n’est pas du tout le système de Calvin ; système basé sur ce que le don ordinaire de pasteur qui est distinct de l’évêque subsiste encore. Selon Calvin pour que l’Église existe, il est absolument nécessaire qu’il y ait aujourd’hui des dons. Et M. Wolff dit au contraire p. 78. « S’il y a des dons aujourd’hui, qu’ils ne soient pas au complet, le Ministère ne peut plus se soutenir dans l’Église. »

Il va plus loin encore : cette doctrine de Calvin, [1] dit-il, « est une des principales plaies de l’Église, toute Église où elle sera admise ne sera qu’un volcan, p. 70. » Si un Ministre croit aux dons, M. Wolff lui conseille d’abdiquer sa charge. « Il n’est, dit-il, p. 77, plus permis aujourd’hui à un Ministre de rester dans le vague à cet égard. »

Enfin après avoir détruit toutes les bases scripturaires du système de Calvin dans le désir de confondre ceux qui dans leur faiblesse s’appuient sur Dieu et la Parole, l’auteur procède à établir ce dernier système, qui est le sien. Mais quel acharnement d’opposition cette brochure ne manifeste-t-elle pas ? Pour se débarrasser de l’activité des frères, leurs adversaires trouvent à propos même de miner toute leur propre maison. Aussi aveugle que Samson, sans en avoir la force, ils font crouler la maison sur leurs propres têtes sans toucher ceux qu’ils voudraient détruire. Ceux-ci, instruits par la Parole de la ruine qui doit arriver, en sont déjà sortis.

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  1. Nous disons : cette doctrine de Calvin (savoir, qu’il doit y avoir des dons), parce que, dans le système de Calvin, il y a des dons reconnus ; mais M. Wolff, sans nommer Calvin, juge le système de ce serviteur de Dieu en ces mots : « Vouloir établir les dons sans le miracle, c’est les parodier. » Page 69.