Ernest Flammarion (Volume IIIp. 145-148).


PILI


« Adieu, Pili… petite chienne… »
............
On s’était trouvé dans la rue,
La nuit. Elle était accourue :
« Emmène-moi, je serai tienne,
(Avait dit le bon petit chien,)
Tu verras… je t’aimerai bien,
Veux-tu ?… je ne suis à personne. »
J’avais adopté la mignonne.

Et, pendant quinze ans, chaque jour,
Elle fut la petite bête
Qui vous attend et qui vous fête,
Qui vous dit bonsoir et bonjour.
La petite bête qui lèche
La main… Ah ! les yeux, les bons yeux,
Toujours contents, toujours joyeux,
Les jours d’opulence ou de dèche.


Hélas ! ces bons yeux que j’aimais,
Je ne les verrai plus sourire…
Je les ai fermés pour jamais…
Et je pleure… Ça vous fait rire ?
Vous les…
............
............
............

J’ai perdu mon bon petit chien,
Aussi ma douleur est extrême,
Mais, pour qu’il se repose bien,
Pour qu’il s’endorme doucement,
Je l’ai couché bien chaudement
Et je vais l’enterrer moi-même…
« Adieu, Pili… bon petit chien. »