Cycle/Le Journal d’Amélie

CycleAlphonse Lemerre, éditeur4 (p. 265-266).


Le Journal d’Amélie


I

Si chacun était bon et chacun convenable ! »
Par un jour triste ainsi tu disais, chère sœur ;
Au mieux par toi rêvé toi-même comparable,
Fille au calme maintien, à l’œil doux et penseur.

Juin 1847.


 

II

Mais lorsqu’un frère est là, plus d’une âme qui t’aime.
Dans tes longues froideurs pourquoi te renfermer ?
Chrysalide invisible, enfin sors de toi-même.
L’antique loi l’a dit : on t’aime, il faut aimer.

Mai 1848.


III

Oh ! l’amour est venu, qui s’enveloppe encore,
Mais devant le devoir un amour triomphant !
Quand tous vont au plaisir de la nuit à l’aurore,
Voyez la mère seule allaiter son enfant.

Janvier 1850.


IV

Chère Amélie, ainsi de distance en distance
Ma mémoire a noté ces trois points de ton cœur ;
Ton journal reste ouvert, et j’y lis à l’avance
Plus d’un trait de prudence et d’aimable douceur.

Mars 1852.