Amyot (p. 306-318).
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XXV

Commencement de la Fin.

Il était nuit ; dans une petite maison de Guaymas, Louis et Valentin causaient à la lueur d’un maigre candil, qui ne répandait qu’une clarté fumeuse et tremblotante ; ils discutaient entre eux les moyens à employer pour brusquer le dénoûment des sombres machinations dans lesquelles, avec un art diabolique, le général Guerrero était parvenu à les envelopper, tandis que dans un coin de la salle Curumilla dormait paisiblement.

— Je l’avais prévu, dit Valentin ; maintenant il est trop tard pour reculer, il faut agir énergiquement ; sans cela, tu es perdu.

— Eh ! mon ami, je le suis de toutes façons.

— Allons, vas-tu maintenant te laisser abattre quand a sonné l’heure du danger ?

— Ce n’est pas lui que je redoute, il sera le bienvenu. Je vendrais mourir, frère.

— Voyons, sois homme ; reprends courage. Seulement, hâte-toi. As-tu remarqué ces armes et ces munitions qui arrivent continuellement ? Crois-moi, finissons-en, d’une façon ou d’autre, le plus tôt possible.

— Oui ; je sais comme toi que le général nous trompe ; mais ces volontaires ne sont pas ceux que j’avais à Hermosillo. Ceux-ci hésitent, ils ont peur, que sais-je ? Leur commandant est incapable d’agir ; c’est un homme mou et sans initiative. Avec de pareils gens, nous n’arriverons à rien.

— J’en ai peur ; cependant mieux vaut savoir à quoi s’en tenir tout de suite que de continuer plus longtemps à demeurer dans une telle incertitude.

— Demain, les délégués doivent aller trouver le général.

— Qu’ils aillent trouver le diable, ils seront au moins certains d’avoir une réponse catégorique, dit Valentin avec impatience.

En ce moment, deux coups légers furent frappés à la porte de la rue.

— Qui peut venir si tard ? dit le comte, je n’attends personne.

— C’est égal, voyons toujours, fit Valentin ; ce sont souvent ceux qu’on n’attend pas qui sont les plus agréables à recevoir.

Et il alla ouvrir la porte.

À peine fut-elle entr’ouverte, qu’une femme se précipita dans la maison en criant au chasseur d’une voix entrecoupée par la terreur :

— Voyez ! voyez ! on me suit !

Valentin s’élança au dehors.

Bien que cette femme fût tapada, c’est-à-dire que ses traits fussent entièrement cachés sous son rebozo, cependant le comte la reconnut aussitôt. Quelle autre femme que doña Angela pouvait ainsi venir le voir ?

C’était elle, en effet.

Le comte la reçut à demi évanouie dans ses bras, l’étendit sur une butacca et se mit en devoir de lui prodiguer tous les soins qu’exigeait son état.

— Au nom du ciel ! parlez, qu’avez-vous ? s’écria-t-il ; que vous est-il arrivé ?

Au bout d’un instant la jeune femme se redressa, elle passa à plusieurs reprises sa main sur son front, et regardant le comte avec une expression de bonheur immense :

— Enfin, je vous revois, mon amour ! s’écria-t-elle en fondant en larmes et en se jetant éperdue dans ses bras.

Don Luis lui rendit ses caresses et chercha à la calmer.

La jeune fille était en proie à une surexcitation nerveuse étrange ; ses grands yeux noirs étaient hagards, son visage pâle comme celui d’une morte, tout son corps agité de tressaillements convulsifs.

— Mais enfin, mon enfant, qu’avez-vous ? Au nom du ciel, expliquez-vous ; je vous en supplie, parlez, Angela, parlez si vous m’aimez.

— Si je vous aime, pauvre chéri de mon cœur ! — pobre querido de mi corazon — dit-elle avec un soupir en pressant sa main dans les siennes ; si je vous aime ! Hélas ! je vous aime à en mourir, don Luis, et cet amour me tuera !

— Ne parlez pas ainsi, mon ange bien-aimé ! chassez ces sombres pensées ; ne songeons qu’à notre amour.

— Non, don Luis, je ne suis pas venue pour vous parler d’amour ; je suis venue pour vous sauver.

— Pour me sauver ! dit-il avec une feinte gaieté ; me croyez-vous donc dans un si grand péril ?

— Don Luis, vous courrez un danger immense demain ; prenez garde à mes paroles, ne me regardez pas ainsi en souriant, demain vous serez perdu. Toutes les mesures sont prises, j’ai tout entendu : c’est horrible ! Et moi qui ignorais votre retour à Guaymas, voilà comment je l’ai appris. Alors, je suis accourue, folle, éperdue, vers vous, afin de vous dire  : Fuyez, fuyez, don Luis !

— Fuir ! reprit-il pensif. Et vous, Angela, faudra-t-il donc encore vous perdre, pour toujours, cette fois. Non, je préfère mourir !

— Mais je pars avec vous, moi. Ne suis-je pas votre fiancée, votre femme devant Dieu ? Venez, venez, don Luis ; partons, ne perdons pas une minute, pas une seconde ; votre cheval negro nous aura, en deux heures, mis hors de toute atteinte. Surtout, prenez vos armes, car j’ai été espionnée par un homme pendant le trajet de chez mon père ici.

Elle parlait ainsi, comme on parle dans la fièvre, avec une volubilité étrange. Le comte ne savait à quoi se résoudre. Tout à coup, un bruit assez fort se fit entendre dans la rue, et la porte, qui n’était que poussée, s’ouvrit toute grande.

— Sauvez-moi ! sauvez-moi ! s’écria la pauvre enfant en proie à une terreur indicible.

Don Luis sauta sur ses pistolets et se plaça résolûment devant elle.

— Oh ! tu viendras, misérable ! dit au dehors la voix de Valentin ; tu ne m’échapperas pas. Allons, marche, ou je te larde avec mon poignard !

Et, par un vigoureux effort, le chasseur entra dans la salle en traînant après lui un homme qui faisait de vains efforts pour se sauver.

— Ferme la porte, Luis, reprit Valentin. Maintenant, mon digne espion, tu vas me montrer ta face de traître, afin que je te reconnaisse.

Valentin s’était hâté d’obéir à son frère de lait.

Curumilla avait quitté le coin où il donnait précédemment, il avait, sans prononcer une parole, entraîné doña Angela derrière une moustiquaire qui la cachait complétement ; puis il avait pris le candil dans sa main et s’était approché de ses amis.

Cependant le prisonnier opposait une résistance désespérée pour empêcher qu’on ne distinguât les traits de son visage ; mais il ne proférait pas une parole, se contentant de pousser de sourdes et indistinctes exclamations de rage.

Enfin, après une lutte assez longue, l’inconnu sembla comprendre que tous ses efforts seraient vains ; il se releva, se débarrassa, de son manteau et croisant les bras sur la poitrine :

— Eh bien, regardez-moi donc, puisque vous y tenez tant, dit-il d’un ton de sarcasme.

— Don Cornelio ! s’écrièrent les Français.

— Moi-même, messieurs. Comment vous êtes-vous portés depuis que je n’ai eu le plaisir de vous voir ? reprit-il avec un aplomb superbe.

— Misérable traître ! s’écria Valentin en s’élançant sur lui.

Le comte l’arrêta.

— Attends, dit-il.

— Je vous ai trahis, c’est vrai, répondit don Cornelio ; après ? C’est que probablement j’avais intérêt à le faire. Je sais ce que vous allez me dire ; que vous m’avez rendu de grands services. Qu’est-ce que cela prouve, si vous m’avez en un seul jour fait plus de mal que vous ne m’avez fait de bien dans tout le cours de nos relations ?

— Je vous ai fait du mal, moi ? Vous mentez, misérable !

— Monsieur le comte, répondit don Cornelio d’un ton de hauteur, je vous ferai observer que je suis gentilhomme et que je ne puis admettre que vous me parliez comme vous le faites.

— Ce drôle est fou, sur mon âme, s’écria le comte avec un rire de pitié ; laisse-le aller, frère, il est indigne de notre colère il ne mérite que notre mépris.

— Non pas ! répliqua vivement Valentin ; cet homme est l’âme damnée du général ; nous ne pouvons le renvoyer ainsi.

— Mais qu’en ferons-nous ? tôt ou tard nous serons obligés de le relâcher.

— C’est possible, provisoirement nous le confierons à Curumilla, qui se chargera de le garder.

L’Indien fit un geste d’assentiment et saisissant don Cornelio, il l’entraîna.

Celui-ci se laissa faire sans opposer la moindre résistance.

— Au revoir, messieurs, dit-il avec un sourire railleur.

L’Indien lui jeta un regard d’Une expression indéfinissable et le fit passer dans une autre pièce.

Doña Angela sortit de derrière le moustiquaire qui la cachait.

— Je vous attends, don Luis, dit-elle.

Celui-ci secoua tristement la tête.

— Hélas ! dit-il, je ne puis pas fuir, ma vie ne m’appartient pas ; j’ai juré à mes compagnons de ne pas les abandonner ; si je fuyais, je serais un traître.

Doña Angela s’approcha de lui, et penchant gracieusement sa tête :

— Adieu, don Luis, dit-elle, vous agissez en caballero, suivez votre destin ; votre honneur est autant à moi qu’à vous ; je veux qu’il soit sans tache : je n’insiste pas, adieu. Donnez-moi un baiser sur le front ; nous ne nous reverrons que le jour de notre mort.

Tout à coup, un cri s’éleva dans la rue, tellement horrible, que les trois personnes tressaillirent de terreur.

La porte s’ouvrit, et Curumilla entra ; son visage était calme et sa marche aussi tranquille que de coutume.

— Vous êtes donc sorti par la porte du coral, chef ? lui demanda Valentin.

— Oui.

— Mais don Cornelio, qu’en avez-vous fait ?

— Libre ! dit l’Indien.

— Comment, libre ! s’écria don Luis.

— Il doit y avoir quelque chose là-dessous, reprit le chasseur. Pourquoi avez-vous rendu la liberté à cet homme ?

Curumilla retira de sa ceinture son couteau, dont la lame était rouge de sang.

— Il n’est plus à craindre, dit-il.

— Vous l’avez tué ? s’écrièrent les trois personnes.

— Non, dit-il ; il est muet et aveugle.

— Oh ! s’écrièrent-ils avec un geste d’horreur.

Curumilla avait tout simplement, avec son couteau à scalper, crevé les yeux et arraché la langue de don Cornelio ; puis, il l’avait conduit de l’autre côté de la ville et l’avait abandonné à son sort.

Valentin et Louis pensèrent qu’il était inutile d’adresser au chef des reproches qui ne remédieraient à rien, et que, du reste, l’Auracan ne comprendrait pas. En conséquence, ils s’abstinrent de toute observation.

Doña Angela, malgré les vives instances du comte, ne voulut pas consentir à ce qu’il l’accompagnât pour retourner chez son père ; elle se retira, après lui avoir fait, en se penchant à son oreille, cette dernière recommandation :

— Prenez garde à demain, don Luis !

Le comte sourit, et elle s’envola comme un oiseau, laissant bien triste et bien nue cette pauvre petite chambre que, pendant quelques instants, elle avait illuminée de sa présence.

— Allons, dit le comte en se laissant tomber sur une butacca dès qu’elle fut partie, il paraît que c’est demain la fin ; tant mieux. Seulement, celui qui me prendra le paiera cher.

Le lendemain, ainsi que cela avait été convenu, les délégués des volontaires se présentèrent chez le général ; celui-ci les reçut comme à l’ordinaire : il leur prodigua les protestations et les promesses.

Les délégués insistèrent pour obtenir une solution. Don Sébastian, qui, sans doute, était prêt à frapper le coup, que depuis longtemps il méditait, changea de ton subitement et les renvoya en leur enjoignant d’attendre son bon plaisir.

Les délégués se retirèrent exaspérés de la fourberie de l’homme auquel ils avaient eu la faiblesse de se fier, et qui maintenant leur prouvait qu’il les avait constamment joués.

Les volontaires attendaient avec anxiété la réponse que devaient leur apporter leurs délégués. Lorsque ceux-ci eurent rapporté ce qui s’était passé, l’exaspération fut à son comble ; le cri aux armes fut poussé et chacun se prépara au combat.

Le chef du bataillon ne savait auquel entendre.

— Faites former le carré, lui dit le comte.

L’ordre s’exécuta.

Le comte se plaça au centre du carré et leva la main pour demander le silence.

Chacun se tut.

Le moment était solennel, tous le comprenaient. Malgré lui, une certaine hésitation se peignait sur le noble visage du comte ; non pas qu’il craignît pour lui personnellement, mais il sentait que c’était sa dernière partie qu’il allait jouer, que cette partie devait être décisive. Chacun avait les yeux fixés sur lui.

— Vous hésitez, comte, lui dit un officier. Pourquoi êtes-vous donc venu ? N’êtes-vous plus l’homme d’Hermosillo ?

À cette piquante interpellation, une vive rougeur empourpra les traits du comte, il tressaillit violemment.

— Non, s’écria-t-il, non, vive Dieu ! je n’hésite pas ! Mes amis, réfléchissez, il en est temps encore ; songez que l’épée une fois hors du fourreau, nous sommes hors la loi. Que voulez-vous ?

— Bataille ! bataille ! crièrent les volontaires en brandissant leurs armes avec enthousiasme.

Alors, le comte se redressa, il dégaîna son épée, et l’agitant au-dessus de sa tête :

— Vous le voulez ? cria-t-il.

— Oui ! oui !

— Eh bien, en avant ! vive la France !

— Vive la France ! répondirent les volontaires.

Le bataillon, divisé en quatre compagnies, sortit résolûment du quartier et se dirigea au pas de charge vers la caserne mexicaine.

Malheureusement, nous l’avons dit, la division s’était mise parmi les Français ; beaucoup d’entre eux ne marchaient qu’à contre-cœur, entraînés par leurs camarades.

Le chef du bataillon, bien que fort brave personnellement, n’était pas l’homme qu’il fallait pour tenter un coup de main comme celui que tentaient en ce moment les volontaires.

Le comte, par excès de délicatesse et afin de maintenir l’unité d’action, avait commis la faute de ne pas accepter le commandement que lui offraient les soldats et les officiers.

Le bataillon se dirigeait vers la caserne mexicaine par trois côtés différents.

Mais le général Guerrero avait pris ses dispositions de longue main ; il s’était enfermé dans cette caserne avec trois cents hommes de troupe de ligne ; les maisons voisines avaient été couronnées par les civicos, et quatre pièces de canon étaient braquées sur les quatre côtés par lesquels on pouvait seulement tenter l’assaut.

Les Français n’étaient en tout que trois cents hommes, à demi découragés ; les Mexicains étaient près de deux mille.

Le combat s’engagea cependant vigoureusement de tous les côtés à la fois ; le premier élan fut ce qu’il devait être, c’est-à-dire admirable.

Les canons mexicains balayaient les assaillants, dont ils faisaient un carnage affreux ; cependant, ceux-ci tenaient bon et continuaient à avancer, soutenus par l’exemple du comte, qui, à quinze pas en avant de la colonne, son rifle d’une main et son épée de l’autre, s’avançait au milieu d’une grêle de balles, en criant de sa voix puissante :

— En avant ! en avant !

Tout à coup, le chef de bataillon, qui devait soutenir le mouvement sur la droite, voyant sa compagnie décimée par la mitraille, perdit complétement la tête et se replia en désordre du côté de son quartier.

Vainement le comte chercha à rallier les volontaires ; le désordre s’était mis parmi eux, tous ses efforts furent impuissants.

Ce fut alors que le comte comprit la faute qu’il avait commise en n’acceptant pas le commandement en chef.

Cependant les canons mexicains ne tiraient plus ; les artilleurs étaient morts.

— En avant ! à la baïonnette ! cria le comte, et il s’élança en avant suivi de Valentin et de Curumilla, qui ne le quittaient pas d’une semelle ; une vingtaine de volontaires se précipitèrent à sa suite.

Le comte se rua contre le mur de la caserne, qu’il parvint à escalader et sur la crête duquel il se maintint tout droit, exposé tout entier au feu de l’ennemi.

— En avant ! en avant ! répétait-il.

Son chapeau, criblé de balles, fut enlevé de sa tête. Plusieurs coups de baïonnette trouèrent ses habits.

Une lutte terrible s’engagea corps à corps.

Malheureusement les Français n’étaient qu’une quinzaine en tout. Après une résistance héroïque pour se maintenir, ils furent contraints de reculer ; mais ils reculaient, ainsi que font les lions, pas à pas, la face tournée vers l’ennemi, sans cesser de combattre.

Le comte rugissait, des larmes de rage inondaient ses joues de se voir ainsi abandonné, il voulait mourir ; vainement il se jetait au plus fort de la mêlée, ses deux amis le préservaient malgré lui des coups qui lui étaient adressés.

Enfin, la déroute commença ; le comte brisa son épée en jetant un regard de colère impuissante vers ces ennemis que, s’il avait été bravement soutenu, il aurait pu vaincre et qui lui échappaient.

Valentin et Curumilla l’entraînèrent vers le port.

Le navire qui l’avait amené avait appareillé pendant le combat ; la fuite était impossible.

Dans cette extrémité, une seule maison pouvait offrir un refuge aux vaincus. C’était celle de l’agent français ; les volontaires y coururent.

Le señor Pavo promit que tous ceux qui remettraient leurs armes entre ses mains seraient placés sous la protection du drapeau français.

Le comte était entré dans la maison et s’était jeté sur une chaise, insensible à tout ce qui se faisait et se disait autour de lui ; mais Valentin veillait.

— Un instant, dit-il, señor Pavo. Le comte de Prébois-Crancé aura-t-il la vie sauve ?

Le Mexicain jeta un regard louche sur le chasseur, mais il ne répondit pas.

— Point de tergiversations, monsieur, reprit Valentin, il nous faut une réponse catégorique, ou nous recommençons la bataille !

Il n’y avait plus à hésiter, le señor Pavo se décida.

— Messieurs, dit-il d’une voix claire et accentuée, sur mon honneur, je vous jure que le comte Louis de Prébois-Crancé aura la vie sauve.

— Nous enregistrons votre parole, monsieur, dit Valentin d’une voix sévère.

Don Antonio Pavo arbora le drapeau blanc en signe de paix ; presque tout le bataillon des volontaires était réfugié dans sa maison.

La bataille était finie, elle avait duré trois heures.

Les Français avaient eu trente-huit hommes tués et soixante-trois blessés sur trois cents combattants.

Les Mexicains avaient perdu trente-cinq hommes pendant l’action, et avaient eu cent quarante-sept blessés, sur environ deux mille soldats.

La bataille avait été chaudement disputée et les vainqueurs payaient cher une victoire obtenue par trahison.