Gangloff (p. 127-128).

La Croix et le Drapeau.

Croyant peut-être nous attrister, ils ont, l’autre jour, accroche à la croix du Panthéon le noble drapeau de la France.

Ils se trompent ce drapeau est la dans son élément. Il y a quatorze siècles que la croix et le drapeau français se connaissent ; il y a quatorze siècles qu’ils s’aiment.

Le premier drapeau de la France fut une relique flottante de saint Martin ; le second fut la bannière des Papes, et le troisième l’oriflamme de Saint-Denis. La croix toujours, la croix partout.

En beaucoup de petites églises de campagne. la croix du clocher est ornée d’un drapeau ou d’une flamme tricolore. Tant qu’il en sera ainsi, je ne désespérerai pas, de mon pays.

Un jour, j’étais à Berne. C’était le 15 août, au temps du second empire ; c’était la fête de la France.

Les catholiques de Berne n’avaient alors qu’un taudis pour église mais devant le tabernacle, ils avaient eu ridée de placer, sur l’autel même, le drapeau, le noble drapeau de la France. Et je me disais « Tant que ces trois couleurs défendront le tabernacle, le tabernacle n’a rien à craindre. »

Les temps, hélas ont bien changé. Et, cependant, je me tiens encore le même langage,

Et je m’entête à espérer toujours !