La Cithare (Gille)/Crépuscule

La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 51).
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CRÉPUSCULE


Entends-tu, dans la paix des campagnes, la caille ?
Hélios a tourné vers l’ombre ses chevaux,
Les vaches aux pieds ronds reviennent des travaux ;
Tout est bien ; le chien veille et notre lait se caille.

Près du ruisseau qui rit dans son lit de rocaille
Et dont le vif argent fuit en mille écheveaux,
Viens sous l’orme, avec moi, goûter les vins nouveaux,
En cadençant nos chants sur la lyre d’écaille.

Ce bosquet, qu’un dernier rayon d’or colora,
Te plaît-il ? Avançons. Aux bruits de l’Agora
Je préfère l’oubli dans cette humble retraite.

Et qu’un autre à présent rêve un destin guerrier,
Il m’est plus doux, ami, de couronner ma tête
Du myrte pacifique et du chaste laurier.