Cours d’archéologie - les Indes, l’Égypte, l’Assyrie, la Palestine/Introduction

INTRODUCTION

Un des faits les plus remarquables de notre siècle, dans l’ordre scientifique, c’est la rénovation des études historiques par les recherches de l’Archéologie et la résurrection de plusieurs contrées appartenant au monde antique.

Il y a un demi siècle, on manquait de renseignements sur presque tout ce qui s’était passé hors de la Grèce et de l’Italie.

On savait bien qu’il y avait eu de grandes nations entre le Nil et le grand fleuve Indus, mais on n’avait pas de moyens suffisants pour entrer dans le détail. On ne pouvait contrôler les assertions d’Hérodote et de Strabon sur la Chaldée et l’Egypte, ni vérifier les récits de la Bible sur les pays orientaux.[1]

L’étude des monuments a changé les choses.

L’Inde, l’Assyrie, l’Egypte ont été explorées, et bien des secrets ont été révélés. Cette étude des monuments a fait connaître l’histoire, les mœurs de plusieurs contrées connues seulement de nom, et qui nous apparaissent comme des centres d’une activité remarquable.

Chypre avec ses statues et ses inscriptions ; la Syrie, la Phrygie, l’Arabie, avec leurs tombeaux. On n’a pas seulement exhumé des monuments, l’on a retrouvé des langues disparues dont on a conquis l’intelligence, et qui nous ont révélé un passé inconnu.

« La main de Champollion a déchiré le voile qui cachait aux yeux la mystérieuse Égypte, et elle a illustré le nom français par la plus grande découverte de ce siècle. »[2]

Tous les monuments depuis le Delta jusqu’aux cataractes de la haute Égypte, ont parlé et révélé les mystères de leur origine et les détails de leur histoire.

Il en est de même des Indes, de la Perse, de la Chaldée et de l’Assyrie. L’écriture sacrée de Ninive a été forcée de livrer ses secrets. On lit maintenant les annales murales des rois d’Assyrie et de Babylone avec autant de succès que les inscriptions grecques et romaines.

On doit être pénétré de reconnaissance pour ces savants qui ont consacré leurs études et leurs veilles aux fouilles de Ninive, de Babylone, et aussi à l’exploration des rives du Nil.

Ces découvertes sont précieuses pour l’intelligence des œuvres profanes, mais aussi tout particulièrement pour les annales hébraïques.

On voit ainsi la version assyrienne et égyptienne de tous les événements dont la Bible nous donne la version juive, et cette comparaison intéresse au plus haut degré le chrétien, en proclamant victorieusement la véracité des livres saints.

Maintenant aussi, nous pouvons lire avec plus de clarté tout ce que nous trouvons dans l’Iliade, l’Odyssée, l’Énéide, et dans les écrits de Denys d’Halycarnasse.

Le sol, les montagnes, les accidents de terrain ont été vérifiés et nous apparaissent décrits avec la plus complète exactitude. C’est ce que nous trouvons affirmé dans tous les ouvrages les plus récents : M. Vigouroux sur l’Écriture sainte, M. Lenormant, M. Victor Place sur l’Égypte et les pays orientaux. Nous rapporterons avec soin toutes leurs assertions dans les pages suivantes.

Nous parlerons d’abord de l’Inde, ensuite de l’Égypte. Nous terminerons par l’Assyrie et la Palestine.

  1. M. F. Lenormant.
  2. M. F. Lenormant