Cours d’agriculture (Rozier)/TAN, TANNÉE

Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 374).


TAN, TANNÉE. La première dénomination désigne l’écorce du chêne, grossièrement pilée, & la seconde cette même écorce rangée & serrée fortement pour former une couche. (Consultez ce mot) Plus le tan est réduit en poudre fine, plus promptement il s’échauffe lorsqu’il contracte une certaine humidité. Il ne fermentera pas du tout si cette poussière est complètement sèche. Le tan grossièrement pilé s’échauffe plus lentement, & conserve sa chaleur beaucoup plus long-temps.

Si on employe du tan neuf, c’est-à-dire, qui n’ait pas encore servi à la préparation des cuirs, sa chaleur & sa durée seront considérables ; mais il coûte fort cher. L’économie dicte & l’expérience prouve qu’il suffit de se pourvoir de tan, lorsqu’on le tire des fosses avec les cuirs ; on l’expose alors au grand air, on le laisse sécher, ensuite on l’accumule dans un lieu sec à l’abri des pluies ou de toute humidité. Lorsqu’on désire préparer une tannée, on le retire de dessous l’angard, & on forme une couche, soit uniquement composée de tan, soit mêlée avec du fumier de litière. À l’article couche, on lira les détails nécessaires à cette opération.