Cours d’agriculture (Rozier)/SOLDANELLE

Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 256).


SOLDANELLE, ou Choux marin. (Planche IX, page 250.) Tournefort la place dans la troisième section de la première classe des herbes à fleur, en une seule pièce & en cloche, dont le pistil se change en un fruit sec, & à plusieurs capsules. Il l’appelle convolvulus maritimus nostras, rotundifoliis. Von-Linné la classe dans la pentandrie dyginie, & la nomme convolvulus soldanella.

Fleur. Corolle en forme de cloche évasée, d’une seule pièce, découpée en cinq sections ; il part de la base de la corolle cinq nervures qui se terminent aux angles sortans.

Les étamines B, au nombre de cinq, sont attachées à la base du tube de la corolle, alternativement avec les nervures. Le pistil C occupe le centre de la fleur. Le calice est ordinairement composé de sept pétioles en recouvrement les uns sur les autres ; il est vu de face en D.

Fruit. Capsules F à quatre loges, dans laquelle sont contenues quatre graines G.

Feuilles, en forme de rein, lisses, luisantes, soutenues par de longs pétioles.

Racine A, menue, fibreuse.

Lieu. Les bords de la mer. La plante est vivace.

Propriétés. Toute la plante a une saveur âcre, amère, un peu salée. Les feuilles purgent avec force, entraînent beaucoup de sérosités, diminuent considérablement les forces vitales & musculaires ; malgré cela, elles sont indiquées chez les sujets robustes, dans l’anasarque, l’ascite, par suppression du fluide excrétoire, l’hydropisie de poitrine.

Usages. On donne les feuilles sèches & pulvérisées, depuis dix grains jusqu’à une drachme, délayées dans quatre onces d’eau, en infusion dans cinq onces d’eau. Le suc exprimé des feuilles récentes, depuis six grains jusqu’à demie-drachme.