Cours d’agriculture (Rozier)/RHAPONTIC

Hôtel Serpente (Tome huitièmep. 598).


RHAPONTIC. (Voyez Planche XXXVI, page 46}.) Tournefort le place dans la troisième section de la première classe, qui comprend les herbes à fleur d’une seule pièce, en forme de cloche, & à une seule semence ; il l’appelle Rhabarbarum, for è Dioscoridis & antiquorum. Von-Linné le nomme Rheum rhaponticum, & le classe dans l’ennéandrie trigynie.

Fleur ; à pétales ; C représente une de ces fleurs vue par derrière, Le calice est un tube menu à sa base, évasé à son extrémité, & divisé en six parties arrondies & inégales, dont trois sont grandes & les trois autres plus courtes, qui partagent çelles-là naturellement, Le même calice D est représenté en face, & laisse voir les neuf étamines, dont six s’étendent à la circonférence deux à deux, dans l’intervalle des grandes divisions du calice ; les trois autres sont constamment plus courtes. C’est su milieu de ces étamines que le pistil B reçoit d’elles la fécondité.

Fruit ; le pistil devient par sa maturité un fruit à une loge, à trois valves qui forment par leur réunion trois ailes disposées triangulairement ; elles renferment une seule graine F, dont on ne peut les détacher qu’en les déchirant.

Feuilles larges, lisses, nerveuses, assez rondes, couchées par terre.

Racine A, ample, branchue, rameuse, brune en dehors.

Port. Du milieu des feuilles, s’élève une tige d’une coudée de haut, d’un pouce de grosseur, creuse, cannelée ; à ses nœuds naissent des feuilles alternativement placées, presque rondes par la baie, se terminant en pointes, & plissées sur les bords ; les fleurs sont disposées en grosses grappes rameuses.

Lieu, originaire de la Scythie & de la Thrace ; cultivé en Europe dans les jardins ou il fleurit en juin & juillet.

Propriétés ; la racine a une saveur visqueuse & un peu amère ; elle purge, fait évacuer beaucoup de bile, de matières séreuses ; augmente la soif, la chaleur de la bouche & des premières voies. Après son effet, le ventre est plus constipé qu’il ne l’étoit : on en fait grand cas dans la diarrhée séreuse, la diarrhée bilieuse, la diarrhée par foiblesse de l’estomac & des intestins.

Usages. On la donne pulvérisée depuis une drachme jusqu’à trois drachmes, délayée dans cinq onces d’eau ; réduite en petits morceaux, depuis deux drachmes jusqu’à une once, macérée dans cinq onces d’eau ou de vin, suivant l’indication.