Cours d’agriculture (Rozier)/RAPONTIC

Hôtel Serpente (Tome huitièmep. 524).


RAPONTIC. (Voyez Planche XXXVI, page 463) Tournefort le place dans la quatrième Section de la première classe destinée aux herbes à fleurs d’une seule pièce, en forme de cloche & à une seule semence. Il l’appelle Rhabarbarum fortè Dioscondis & antiquorum. Von-Linné le classe dans la triandrie tryginie & le nommé Rheum raponticum.

FLur C. Représente une fleur vue par derrière. Elle est dépourvue de pétales, & le calice en tient lieu. Le calice est un tube menu à sa base, évasé à son extrémité & divisé en six parties arrondies & inégales, dont trois sont grandes & les trois autres plus courtes ; le même calice D est représenté en face & laisse voir les neuf étamines dont six s’étendent à la circonférence deux à deux dans l’intervalle des grandes divisions du calice. Les trois autres sont constamment plus courtes ; elles occupent le centre du calice. C’est au milieu de ces étamines que le pistil B reçoit d’elles la fécondité.

Fruit E. Le pistil se change en un fruit à une loge & à trois valvules, qui forment par leur réunion trois ailes disposées triangulairement ; elles renferment une seule graine F dont on ne peut les détacher qu’en les déchirant.

Feuilles ; larges, lisses, nerveuses, assez rondes, couchées par terre.

Racine A ; ample, branchue, rameuse, & qui grossit chaque année.

Port. Du milieu des feuilles s’élève une tige d’une coudée de haut & même plus, d’un pouce de grosseur, creuse, cannelée ; à ses nœuds naissent des feuilles placées alternativement, presque rondes à leur base, se terminant en pointe ; ses fleurs sont une fois plus grosses que celles de la rhubarbe ; elles sont disposées en grosses grappes rameuses.

Lieu. Originaire de Scytie ; la plante est vivace ; on la cultive dans les jardins d’Europe ; elle y fleurit en juin & juillet.

Propriétés. On n’emploie que la racine en médecine ; elle est amère, un peu âcre & austère, légèrement astringente ; elle purge, fait évacuer beaucoup de bile & de matières séreuses ; augmente la soif, la chaleur de la bouche & des premières voies ; après son effet le ventre est plus constipé qu’il ne l’étoit : on en fait grand cas dans la diarrhée séreuse, la diarrhée bilieuse, diarrhée par foiblesse d’estomac ou des intestins.

Usage. On donne la racine pulvérisée, depuis une dragme jusqu’à trois, délayée dans cinq onces d’eau ; réduite en petits morceaux depuis deux dragmes jusqu’à une once, macérée dans cinq onces d’eau ou de vin, suivant l’indication.