Cours d’agriculture (Rozier)/RÉGLISSE

Hôtel Serpente (Tome huitièmep. 563-564).


RÉGLISSE. (la) Tournefort la place dans la première section de la dixième classe qui renferme les herbes à fleur de plusieurs pièces irrégulières & en papillon, & dont le pistil devient une gousse courte & à une seule loge ; il l’appelle Glycyrrhiza glabra & germanica, Radice repente. Von Linné la classe dans la diadelphie décandrie, & la nomme Glycyrrhiza glabra.

Fleur papilionacée, (voyez Planche XXXVI, page 463,) composée de l’étendard B, de deux ailes C, de la carenne D, 84 des parties sexuelles E. Celles-ci consistent en dix étamines & un pistil ; celui-ci est composé du germe & d’un stigmate hémisphérique ; toutes les parties de la fleur sont rassemblées dans le calice F, lequel est un tube médiocre d’une seule pièce, divisé en cinq dents linéaires…

Fruit G ; légume à deux valves H, formant une seule loge, dans laquelle sont renfermées les deux semences I, & plus souvent une seule semence en forme de rein.

Feuilles ; ailées, terminées par une foliole impaire, 84 portées sur un pétiole ; les folioles ovales & pointues.

Racine k, rameuse, rampante, traçante, jaune en dedans, roussâtre en dehors.

Port ; tiges de trois pieds & plus, branchues, ligneuses ; les fleurs naissant des aisselles des feuilles portées par des pédicules, rassemblées en épi ; les feuilles sont placées alternativement sur les tiges.

Lieu ; l’Italie, le Languedoc, les jardins. Les tiges meurent chaque année ; il en repousse de nouvelles par le pied : fleurit en juin & juillet. Elle est aussi commune dans les environs de Damas, que la fougère l’est en France.

Propriétés ; la racine facilite l’expectoration, ne calme pas sensiblement la soif & la chaleur des premières voies, ne fatigue point l’estomac, y développe peu d’air, constipe légèrement, convient dans la toux essentielle, la toux catarrhale, l’asthme pituiteux ; employée intérieurement & extérieurement, elle diminue & quelquefois guérit la dartre qui ne tient d’aucun virus. L’extrait de réglisse jouit des mêmes propriétés.

Usages ; la racine sèche & mondée, soumise à la mastication, depuis demi-dragme jusqu’à une once ; pulvérisée, depuis quinze grains jusqu’à deux dragmes, incorporée avec un sirop ; racine sèche, mondée & concassée, depuis demi-dragme jusqu’à une once, en macération dans cinq onces d’eau.

On doit substituer cette racine mondée aux hochets que l’on donne aux enfans lors de la dentition.