Cours d’agriculture (Rozier)/POULIOT

Hôtel Serpente (Tome huitièmep. 288-289).


POULIOT. Voyez Planc. XIX, page 178. Tournefort le place dans la seconde section de la quatrième classe des herbes à fleur d’une seule pièce, irrégulière, en lèvre, dont la supérieure est creusée en cuiller. Il l’appelle menta aquatica, seu pulegium vulgare. Von-Linné la classe dans la didynamie gymnospermie & la nomme menta pulegium.

Fleur. Chacune est composée d’un tube menu B, & cylindrique à sa base, évasé à son extrémité, partagé en deux lèvres dont la supérieure est arrondie & creusée en forme de cuiller ; l’inférieure est découpée en trois parties rondes & presqu’égales. Les deux lèvres & leurs parties sont disposées de manière que la corolle paroît divisée en quatre parties égales. Le pistil est représenté dans le calice C. Le calice est d’une seule pièce ; c’est un tube cylindrique, découpé en cinq dents aiguës ; il est représenté ouvert en D.

Fruit. Quatre semences E sont placées au fond du calice.

Feuilles ; portées sur des pétioles courts, ovales, obtus, presque crénelés.

Racine A, rameuse, rampante.

Port. Les tiges lisses, arrondies, rampantes ; les fleurs rangées tout autour des tiges, disposées en bouquets, au dessous desquels on trouve les feuilles opposées. Les bouquets sont arrondis.

Lieux. Les sols humides, les bords des étangs ; la plante est vivace & fleurit en juillet & en août.

Propriétés. L’odeur de cette plante est plus pénétrante que celle des mentes, famille à laquelle elle appartient. On la croit aussi plus sudorifique ; elle est très-âcre & très amère. Ses feuilles sont quelquefois indiquées dans l’asthme humide, la toux catarrhale, la suppression du flux menstruel produite par impression des corps froids & avec cachexie ; contre les pâles couleurs, le rachitis, & dans plusieurs espèces de maladies de foiblesse… On dit que son odeur chasse les puces.