Cours d’agriculture (Rozier)/LIERRE TERRESTRE

Hôtel Serpente (Tome sixièmep. 261-262).


LIERRE TERRESTRE. (Voyez planche VI, page 248) Tournefort le place dans la troisième section de la quatrième classe destinée aux herbes à fleurs, d’une seule pièce, en lèvre, dont la partie supérieurs est retroussée, & il l’appelle calamintha humilior rotundiore folio, ou d’après Bauhin, hedera terrestris vulgaris. Von Linné le nommé glechoma hederacea, & le classe dans la didynamie gymnospermie.

Fleur. En lèvres ; le tube comprimé ; la lèvre supérieure droite, obtuse, presque divisée en deux ; l’inférieure grande, ouverte, obtuse, divisée en trois ; la partie moyenne évasée. A fait voir la forme de la corolle ; elle est représentée ouverte en B, & on y voit les quatre étamines, dont deux plus grandes & deux plus courtes. C désigne le pistil, & D le calice.

Fruit. Quatre semences E, ovales, renfermées dans le calice cylindrique.

Feuilles. Simples, en forme de reins, crénelées, portées sur des pétioles.

Racine. Horizontale, rampante, poussant & se multipliant par drageons, représentée en F.

Lieu. Les champs, les haies ; la plante est vivace, & fleurit en juin, juillet & août, suivant les climats.

Propriétés. Les feuilles sont amères, un peu aromatiques ; toute la plante est astringente, vulnéraire, expectorante, & foiblement incisive.

Usages. Les feuilles sont très-utiles dans la toux essentielle, lorsque l’expectoration commence à se montrer ; dans la toux catarrhale, l’asthme pituiteux, dans les commencemens de la phtisie pulmonaire. On emploie l’herbe fraîche ou sèche, ou les sommités fleuries de l’herbe fraîche ; on en fait des décoctions, des extraits, des bouillons ; on en tire un suc, on en prépare un syrop, qui a la même propriété que la décoction des plantes.