Cours d’agriculture (Rozier)/GRUAU

Hôtel Serpente (Tome cinquièmep. 388).


GRUAU. Sous ce nom générique, on comprend ordinairement les semences graminées, divisées grossièrement par les meules, & purgées en partie de leur enveloppe corticale. La manière de s’en servir tient encore au premier usage que l’on fit du farineux. Elle consiste à les délayer & à les cuire dans du lait, dans du bouillon, ou dans quelques décoctions mucilagineuses.

Le gruau est la partie la plus dure, la plus sèche, la plus savoureuse du grain, & la plus voisine du germe. On en fait avec l’orge, l’avoine & le froment : ce dernier est celui qui en contient le plus abondamment.

On prépare, en Touraine & en Bretagne, du gruau d’avoine, en réduisant ce grain en poudre grossière dans des moulins faits exprès : on administre ce gruau aux malades en boisson, ou en bouillie ; & les médecins en recommandent l’usage, principalement pour la poitrine & pour la toux.

Depuis que la meunerie s’est perfectionnée, on distingue plusieurs espèces de gruaux dans le froment ; & ces gruaux, reportés sous les meules, fournissent la plus belle & la meilleure farine qu’on connoît dans le commerce sous le nom de farine de gruaux blancs, farine de gruaux bis. M. PARM.