Cours d’agriculture (Rozier)/DURILLON

Hôtel Serpente (Tome quatrièmep. 42-43).
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DURILLON, Médecine Rurale. Ce sont des duretés qui se forment aux pieds & aux mains à la suite d’un exercice long-temps continué : les ouvriers, ceux qui exercent des états qui exigent le travail des substances dures, y sont sujets : la peau est désorganisée entièrement & se durcit ; la limphe s’arrête, se dessèche & l’épaisseur croît : les duretés sont de la nature des cors. (Voyez Cors) M. B.


Durillon ou Cors, Médecine Vétérinaire. Nous appelons de ce nom une excroissance, qui survient à la partie superieure du col du bœuf, ou sur les parties latérales des côtes du cheval.

Le premier, c’est-à-dire le durillon qui occupe la partie supérieure du col du bœuf, reconnoît pour cause le frottement continuel du joug sur cette partie.

Cette tumeur est dure, insensible, calleuse, & paroît formée ordinairement de matières fluides, condensées dans le tissu de la peau.

On remédie facilement à cette espèce de cors, en emportant avec instrument tranchant, les lames les plus extérieures de cette excroissance, après y avoir appliqué quelques cataplasmes émolliens ; en pansant la plaie avec le digestif ordinaire pendant quelques jours, & en la bassinant avec du vin chaud, jusqu’à parfaite cicatrisation. Ce traitement peut convenir aux autres durillons ou cors qui affectent les autres parties du corps du bœuf. (Voyez Callosité)

Eu égard au durillon ou cors qui provient de la foulure de la selle ou du bât, principalement sur la partie latérale des côtes ; dans le commencement, on doit favoriser la résolution par les fréquentes frictions d’eau-de-vie & de savon ; si malgré ces topiques, la résolution ne paroît pas se faire, il faut s’attendre à la suppuration, & commencer alors à ouvrir l’abcès, afin de donner issue à la matière accumulée, & panser la plaie avec le digestif ordinaire. Nous voyons le plus souvent, que la suppuration s’établit d’elle-même au-dessous du cor ; il s’agit alors de hâter la chute du durillon, en l’emportant avec le bistouri, après l’avoir bassiné pendant deux ou trois fois avec de la décoction émolliente chaude ; quoique l’amputation soit douloureuse, ce dernier parti est d’autant plus à préférer aux onctions d’onguent que l’on a coutume d’y faire, qu’il est à craindre que le pus creuse, carie les côtes, & perce quelquefois la poitrine. L’opération faite, la plaie sera pansée avec le digestif ci-dessus indiqué. Si l’artiste, après avoir découvert la plaie avec le bistouri s’apperçoit de la fracture des côtes, il est essentiel, dans cette circonstance, de laisser reposer long-temps l’animal, afin de donner le temps aux deux extrémités de ces os de se rejoindre, & au calus de se former. (Voy. Calus, Fracture) M. T.