Cours d’agriculture (Rozier)/CANNELLE

Hôtel Serpente (Tome secondp. 550-551).
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CANNELLE. Seconde écorce d’une espèce de laurier, laurus cinnamomum. On l’expose au grand soleil aussitôt après l’avoir enlevée ; elle se roule & se replie sur elle-même, & forme les bâtons qu’on vend dans les boutiques. La bonne doit être mince, d’un jaune tirant sur le rouge, & d’une odeur agréable ; sa saveur en doit être piquante, mais suave.

La cannelle échauffe beaucoup, réveille puissamment les forces vitales, diminue l’expectoration & le cours des urines, constipe, fortifie l’estomac & les intestins affoiblis par des humeurs séreuses & pituiteuses ; elle est indiquée dans les maladies de foiblesse par sérosités, nuisible dans les maladies, soit convulsives, soit inflammatoires, soit douloureuses. L’eau de cannelle distillée échauffe peu, & réveille à peine les forces vitales ; la plus légère infusion lui est préférable. L’eau spiritueuse de cannelle accroît sur le champ les forces vitales ; l’esprit-de-vin agit pour lors avec plus de force que les parties aromatiques de la cannelle. L’huile essentielle de cannelle enflamme toute la bouche ; mise sur la carie d’une dent, quelquefois elle en appaise la douleur.