Cours d’agriculture (Rozier)/BOUCHONNER

Hôtel Serpente (Tome secondp. 398).


BOUCHONNER. C’est frotter avec un tortillon de paille ou de foin, quelques parties du corps de l’animal. L’action de bouchonner est mise au rang des exercices nécessaires à la santé des animaux, parce que la vertu de cette sorte de friction, est de resserrer & de fortifier les parties que l’on y soumet ; de diminuer, si elle dure longtems, la résistance de ces mêmes parties ; de faire révulsion, & de détourner la fluxion des humeurs d’une partie sur une autre. Nous avons vu nombre de coliques dans les chevaux, qu’aucun remède n’avoit pu soulager, cesser à l’action forte & réitérée des bouchons de paille. Dans les sueurs qui arrivent au bœuf & au cheval, à la suite d’un travail pénible, ou d’un exercice violent, il est convenable, avant que de donner à manger à ces animaux, de les bouchonner. Cela est d’autant plus nécessaire que cette pratique non-seulement nettoie le corps de la sueur qui le mouille, mais encore fait sortir & exprime des pores de la peau, des restes de sueur, & donne du ressort aux parties. Il en doit être de même des chevaux qui viennent de l’eau, & que l’on a mis à la nage ; on les essuie d’abord, après quoi on les bouchonne. Le bouchonnement ouvre les pores resserrés par la vertu restreintive de l’eau, augmente la chaleur de la peau, y rétablit l’évaporation nécessaire, & prévient par conséquent une infinité de maladies graves & dangereuses. M. T.