Hôtel Serpente (Tome premierp. 505-506).


AMMI. (Voyez Planche 12, p. 405) M. Tournefort place cette plante dans la première section de la septième classe qui comprend les herbes à fleurs en rose, disposées en ombelle, soutenues par des rayons, dont le calice devient un fruit composé de deux petites semences cannelées. Il la nomme, d’après Bauhin, Ammi majus. Sous la même dénomination, M. le chevalier Von Linné la classe dans la pentandrie digynie

Fleur, en rose B & en ombelle, composée de cinq pétales C en forme de cœur, recourbés & inégaux en grandeur ; les étamines D bien caractérisées dans cette fleur séparée de l’ombelle générale, sont au nombre de cinq, longues, attachées par la base de leurs filets sur les bords du calice en opposition à chacune de ses divisions. Le pistil E est posé sous la fleur, & enfermé dans un calice membraneux, avec lequel il fait corps ; il est composé de l’ovaire, de deux stiles & de deux stigmates peu distincts des stiles. L’enveloppe générale de l’ombelle est composée de plusieurs folioles linéaires plus courtes que l’ombelle ; l’ombelle générale est composée d’un grand nombre de rayons, & elle se soudivise en ombelle partielle, courte & ramassée.

Fruit, ovale, couvert de poils rudes, composé de deux semences réunies F, & qui se séparent naturellement ; elles sont cannelées d’un côté & convexes extérieurement G, & aplaties intérieurement H.

Feuilles ; les inférieures sont ailées, & souvent les folioles irrégulières & inégales, & elles sont lancéolées & réguliérement dentées ; les supérieures sont plus divisées.

Racine A, en forme de fuseau, peu fibreuse.

Port. La tige est simple, herbacée, les feuilles rangées dans un ordre alterne, & embrassent la tige par leur base.

Lieu. Les provinces méridionales de France, & plus particuliérement en Italie & en Portugal. L’ammi y fleurit en Juin & Juillet. La plante est annuelle, & bienne si elle n’a pas porté fleur dans la première année.

Propriétés. La plante est aromatique, âcre, piquante au goût, stomachique, emménagogue, diurétique & carminative. Les semences échauffent comme celles de toutes les plantes ombellifères qui croissent naturellement dans les terrains secs ; elles calment quelquefois les coliques venteuses, ne provoquent pas sensiblement le cours des urines & l’insensible transpiration.

Usages. On donne les semences pulvérisées depuis cinq grains jusqu’à une drachme, incorporées avec un sirop, ou délayées dans cinq onces d’eau ou de vin blanc ; & pour les animaux, à la dose de deux drachmes. La semence d’ammi est réputée une des quatre semences chaudes.