Cours d’agriculture (Rozier)/ÉTRIPER

Hôtel Serpente (Tome quatrièmep. 405-406).


ÉTRIPER un arbre. J’emprunte cet article & le suivant de M. Royer de Schabol. « On ne voit pas trop l’étymologie de ce mot ; c’est faire quelque chose de plus qu’élaguer, & quelque chose de moins que de l’éboter ; c’est-à-dire lui ôter des branches de distance en distance, afin de le rajeunir, en lui en faisant pousser de nouvelles, & rabaisser des autres en coupant où il y a du bon bois ; beaucoup de jardiniers confondent toutes ces choses. Si un arbre, pour avoir toujours été incisé & dépouillé de son bois, à mesure qu’il a poussé n’a pas donné du fruit, espère-t-on qu’en l’étripant pour le rajeunir, il deviendra fécond quand ce nouveau bois sera traité de la même manière que le précédent ? Nous pouvons affirmer que depuis plus de 40 ans de travail & d’expérience dans le jardinage, nous avons bien vu des arbres ébottés, étripés, recépés, étronçonnés & mutilés de toutes les façons imaginables, mais que nous n’en avons pas vu un seul réussir.