Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier/7/1766/Juin

Texte établi par Maurice Tourneux, Garnier frères (7p. 49-64).
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JUIN

4 juin 176

Je viens de parcourir rapidement le Philosophe ignorant, brochure in-8o de cent quatre-vingts pages, qui sort de la fabrique de Ferney, et qu’on ne trouve point à Paris. Grâces à Dieu, aux actes de l’assemblée du clergé et aux arrêts de la cour de Parlement, l’ignorance n’est point tolérée en France, et tout philosophe est obligé d’être positif, affirmatif, défenseur d’un recueil d’absurdités métaphysiques et morales, réputées nécessaires à la tranquillité publique, sous peine d’être déclaré homme de mauvaise vie, empoisonneur abominable et sacrilége : c’est ainsi que l’équité de certains fripons, corroborée de la sagesse et de toute la masse des sots, l’a décidé. Ce qu’il y a de vraiment déplorable, c’est que les gouvernements modernes ont presque tous adopté ce funeste système ; ils ont cru qu’il leur était nécessaire, ou du moins utile, de faire alliance avec les fripons. Ceux-ci se sont chargés de tromper et d’abrutir les hommes, afin de les mieux asservir ; et pour récompense de ce service important, ils se sont emparés d’une grande partie des richesses de l’État, et ont commencé par essayer la vertu de leur secret sur la personne même du souverain, afin de le mettre hors d’état de décider par lui-même de l’efficacité de la drogue. Opération aussi prudente qu’indispensable, sans laquelle la droite raison, éclairée par l’expérience de tous les siècles, aurait démontré aux gouvernements qu’il ne faut point d’artifice pour se faire obéir, que l’état naturel de l’homme est de se laisser gouverner, parce que son état naturel est de vivre en société, et que toute société suppose un gouvernement ; que plus les hommes sont éclairés, plus il est aisé de leur commander, parce que les lumières adoucissent les mœurs, et que, par leur secours et leur longue influence, un troupeau de bêtes féroces s’apprivoise et contracte à la fin les mœurs des moutons ; que jamais peuple n’a cherché à secouer un joug tant soit peu supportable ; qu’il n’a cessé d’obéir que lorsqu’il s’est vu poussé à bout par de longues et absurdes violences, ou que, séduit par ces mêmes mensonges sur lesquels on voudrait cimenter les appuis du trône, il a cédé à ceux qui ont osé échauffer son imagination et, à la faveur de certaines idées creuses et métaphysiques, le conduire au fanatisme et à la révolte ; que fonder le droit de régner sur je ne sais quelle émanation divine dont on n’a jamais vu ni patentes ni diplôme, c’est le faire dépendre de mille explications, de mille modifications, de mille restrictions dont l’ambition et la fourberie sont sûres de faire leur profit dans les temps orageux et difficiles ; qu’enfin le genre humain aurait été incomparablement plus heureux, plus soumis, mieux et plus sûrement gouverné, si son bonheur eût voulu que jamais idée métaphysique ne fût choisie pour base des devoirs de l’homme et du citoyen.

Toute tête saine et dont la raison n’est point altérée par la longue habitude des sophismes et du verbiage sans idées conviendra qu’il n’y a point de vérité morale mieux établie que les propositions que je viens dénoncer. Il est même à croire que la vérité de ces propositions frappera à la longue tous les hommes, que les fripons perdront peu à peu leur crédit, et que les princes et les peuples en seront plus heureux ; mais malheureusement nous ne sommes encore qu’au crépuscule d’un si beau jour, et le philosophe, d’autant plus agité qu’il connaît mieux le mal et ses ravages, est réduit à s’écrier douloureusement : Ah ! que l’aurore tarde à paraître !

Il semble que ce soit pour hâter ce moment désiré que le Philosophe ignorant ait voulu se rendre compte de toutes ses ignorances, et en publier la liste, afin d’inviter tout philosophe à faire sa confession avec la même bonne foi, et tout être pensant à ne point admettre des idées incompréhensibles et vides de sens. L’auteur a partagé sa profession de foi en cinquante‑neuf doutes qui composent tout son ouvrage. En partant de la question : Qui es-tu ? il passe en revue toutes les réponses que les philosophes anciens et modernes y ont faites ; il parcourt tous les systèmes. Il explique en peu de mots la philosophie de Zoroastre, de Confucius, celle des philosophes grecs ; il s’arrête davantage à celle de Spinosa, de Hobbes, de Leibnitz, de Locke : il partage toutes ces différentes doctrines en choses qu’il comprend et choses qu’il ne comprend point. Il finit sa revue par un chapitre contre les persécuteurs, à propos des paroles de M.  le Dauphin rapportées dans l’éloge de M.  Thomas : « Ne persécutons point ; » paroles que je trouverais bien plus belles si les princes croyaient persécuter en immolant le sage à la calomnie du fourbe. Enfin un supplément ajouté au Philosophe ignorant contient un dialogue entre feu le soi-disant musicien Destouches et un Siamois. Dans ce dialogue, le Siamois, en rendant compte au musicien des mœurs et usages de son pays, fait un tableau fidèle de nos malheurs, de nos contradictions et de nos sottises. Cette tournure n’est point neuve, et M.  de Voltaire lui-même s’en est servi plus d’une fois.

Le plan du Philosophe ignorant était excellent ; mais l’exécution n’y répond que faiblement. Un précis de la philosophie ancienne et moderne, partagé en idées claires et incontestables et en rêves obscurs et incompréhensibles, serait le livre élémentaire le plus utile et le plus nécessaire à mettre entre les mains de la jeunesse ; mais ce précis demanderait une tête profonde, et à peine le Philosophe ignorant a-t-il faiblement effleuré la superficie des choses ; sans compter qu’il tombe dans le même défaut qu’il reproche avec raison à Descartes. Celui-ci, en partant de son doute, si opposé en apparence au ton affirmatif, devint le philosophe le plus positif, le plus engoué de chimères et de systèmes imaginaires ; le Philosophe ignorant tombe par timidité dans le même piège où la hardiesse et l’imagination ont conduit Descartes. Il dit à tout moment, par faiblesse : Je comprends, lorsque sa conscience lui dit certainement et nettement : Je ne comprends pas.

Ainsi, après avoir expliqué superficiellement le système de Spinosa, il entreprend de le combattre avec des armes bien puériles. « Si les ouvrages des hommes, dit-il, supposent une intelligence, j’en dois reconnaître une bien supérieurement agissante en regardant l’univers. J’admets cette intelligence suprême, sans craindre que jamais on puisse me faire changer d’opinion. Rien n’ébranle en moi cet axiome : Tout ouvrage démontre un ouvrier. » Qui croirait que ce fût là la manière de procéder d’un philosophe qui n’a que deux paroles : Je comprends, ou bien : Je ne comprends pas ? « J’admets sans craindre qu’on puisse me faire changer d’opinion » n’est certainement pas du dictionnaire de cette philosophie. Cela est bon pour professer un article de foi : M.  Pluche est un raisonneur de cette force. Tout ouvrage démontre un ouvrier ; mais qui vous a dit que l’univers est un ouvrage ? Vous convenez ailleurs que le passage du néant à la réalité est une chose incompréhensible, que tout est nécessaire, et qu’il n’y a point de raison pour que l’existence ait commencé ; et puis, vous venez me parler d’ouvrage et d’ouvrier : vous voulez sans doute jouer avec les mots. Une production naturelle n’est point un ouvrage : c’est une émanation nécessaire. Vous n’êtes pas l’ouvrage de votre père, parce qu’en vous faisant il ne savait pas ce qu’il faisait. Vous dites que, puisque tout est moyen et fin dans votre corps, il faut qu’il soit arrangé par une intelligence. Moi, j’en conclus simplement que le mouvement et l’énergie de la matière sont des qualités certaines, existantes, agissantes, quoiqu’elles soient réellement incompréhensibles. En m’arrêtant de bonne foi à ce que je ne peux ni nier, ni comprendre, j’évite une foule d’inconvénients, d’absurdités et de contradictions dont vous ne vous tirerez jamais lorsque vous aurez une fois introduit l’intelligence suprême dans votre philosophie. Mais pourquoi avancer de ces pauvretés, lorsqu’on se permet d’en combattre tant d’autres qui ne sont pas plus déraisonnables, ou qui sont même une suite nécessaire des premières ? Pourquoi dire qu’il fallait que Spinosa fût ou un physicien bien ignorant, ou un sophiste gonflé d’un orgueil bien stupide, pour ne pas reconnaître une Providence lorsqu’il respirait et qu’il sentait son cœur battre ? C’est qu’on a eu la sottise de lier le système métaphysique, où tout est ténèbres, avec les idées morales, où tout est clair et précis, et de croire que s’il n’y avait plus de déraisonnements à perte de vue sur l’Être suprême, il n’y aurait plus de morale ni d’obligation parmi les hommes d’être juste et vertueux. Rassurez-vous, mon cher Philosophe ignorant qui faites l’enfant. Comptez qu’il n’est pas libre aux hommes d’aimer ou de haïr la vertu, d’estimer ou de mépriser le vice, et puisque l’édifice de la morale n’est véritablement assis que sur cette base éternelle, malgré tous les étais chimériques que les hommes ont placés tout autour, comptez que cet édifice subsistera, quelles que soient les opinions métaphysiques des différents peuples, et en dépit de tous les sublimes bavards qui prouvent si éloquemment que tout va de mal en pis.

Le Philosophe ignorant n’est guère plus philosophe en combattant les principes de Hobbes. Voici l’apostrophe qu’il fait à celui-ci : « Tu dis que dans la loi de nature, tous ayant droit à tout, chacun a droit sur la vie de son semblable. Ne confonds‑tu pas la puissance avec le droit ? Penses-tu qu’en effet le pouvoir donne le droit, et qu’un fils robuste n’ait rien à se reprocher pour avoir assassiné son père languissant et décrépit ? » Voilà encore un jeu de mots assez puéril ; mais les hommes sont accoutumés à s’en payer. Je n’entends parler dans les écoles que de principes et de droit ; j’ouvre l’histoire, et n’y trouve que pouvoir et fait. Ainsi les hommes se partagent en deux classes : celle des raisonneurs, qui sont toujours justes et modérés, et celle des acteurs, qui se permettent toujours tout ce qu’ils peuvent. Ce qu’il y a de pis, c’est qu’on passe alternativement d’une classe à l’autre, suivant l’intérêt qu’on a d’agir, ou d’en imposer par des raisonnements. Ne vaudrait-il pas mieux partir du principe simple, qu’à la vérité tout est force dans la morale comme en physique, que le plus fort a toujours droit sur le plus faible ; mais que, tout calcul fait, le plus fort est celui qui est le plus juste, le plus modéré, le plus vertueux ? Je défie tous les sophistes de me prouver le contraire. Je sais que ma manière de raisonner ne prévient pas plus les injustices que le bavardage de l’école ; mais du moins je vais au fait ; et si je pouvais persuader au puissant, comme je le crois possible, que son plus grand intérêt est d’être juste et modéré, puisqu’enfin il s’agit d’être puissant plus d’un jour, et de jouir de son pouvoir sans inquiétude, je croirais avoir fait faire un pas à la morale. Le Philosophe ignorant ne calcule, dans l’exemple qu’il rapporte, que le bras vigoureux du fils et l’état décrépit du père. Il oublie que ce sont des êtres moraux, et qu’il faut par conséquent calculer la force de tous les sentiments moraux qui non-seulement contre-balancent la peine qu’un père languissant donne à un fils vigoureux, et l’intérêt qu’il aurait à s’en défaire, mais qui lui font de sa peine la plus douce des jouissances. Ainsi il propose dans le fait une action aussi absurde qu’elle serait abominable, et le fils serait dans le cas de regarder celui qui pourrait la conseiller autant comme un homme jaloux de son bonheur que comme un monstre étranger à tout sentiment moral. Otez ce sentiment moral, qui est aussi naturel au fils que la vigueur de son bras, et vous verrez qu’il tuera son père décrépit sans remords et sans crime, comme le tigre qui déchire le voyageur. Tout est si bien force et droit du plus fort que les hommes ne se sont réunis en société que pour tenir en respect leurs forces réciproques ; et dans cet accord chaque individu n’a sacrifié son droit à la vie de son semblable que pour mettre en sûreté la sienne. Ô médecin, qui que tu sois, soit que tu te mêles de guérir les maux du corps ou ceux de l’âme, souviens-toi que tout est force, poulie, ressort, levier dans la nature ; que ta science consiste dans le secret de donner du jeu à la machine, soit physique, soit morale, et que si tu n’es pas profond mécanicien, tes procédés seront toujours aussi inutiles que faux.

M.  Huber, connu par différentes traductions allemandes, et particulièrement par celle des ouvrages de M.  Gessner de Zurich, vient de nous donner un Choix de poésies allemandes en quatre gros volumes in-8o assez joliment imprimés. Ce choix contient tous les genres de poésie, et les ouvrages de tous les différents poëtes d’Allemagne, la plupart vivants. On trouve dans le premier volume les idylles et poésies pastorales, les fables et contes, et ce que le traducteur a appelé contes poétiques ; le second volume contient les odes et la poésie lyrique ; le troisième, la poésie épique sérieuse et comique ; le quatrième, les épîtres, élégies, satires, et la poésie didactique. M.  Huber a mis à l’article de chaque poëte une notice de sa vie et de ses écrits, aussi instructive qu’agréable. On ne peut lui reprocher que d’avoir un peu trop grossi son recueil, en y accordant place à des pièces assez médiocres. S’il avait été un peu plus sévère, et qu’au lieu de quatre volumes il se fût contenté de nous en donner trois, son choix eût été sans reproche et son succès plus grand. Sa traduction aurait eu besoin aussi d’être châtiée à plus d’un endroit. En général, cette édition s’est faite un peu vite ; mais, malgré ses imperfections, elle a réussi. Au reste, M.  Huber, Bavarois d’origine, après avoir passé environ douze ans à Paris, après s’y être marié, va partir avec sa femme et sa famille pour s’établir à Leipsick en qualité de professeur de littérature française ; et comme la religion catholique qu’il professe ne lui permet pas d’avoir ce titre dans les formes, et le réduit à ne donner que des leçons particulières, la cour de Dresde lui a assigné une pension annuelle de douze cents livres. Nous perdons à cet arrangement le seul traducteur de langue allemande dont les traductions aient eu du succès à Paris.

M.  Robinet, auteur du livre De la Nature, vient de donner le troisième et le quatrième volume de cet ouvrage, qui, par ce moyen, se trouve achevé. On dit que M.  Robinet, qui réside à Amsterdam, est un jésuite défroqué, et qui s’est converti à la religion protestante. Ce qu’il y a de sûr, c’est que M. Robinet n’est pas un homme sans mérite, qu’il a du style et l’esprit philosophique à qui l’on ne peut reprocher que d’être un peu trop systématique. Son système principal et favori est que tout est animé dans la nature, et que le monde n’est qu’un animal immense, dans lequel existent des millions d’animaux de différentes espèces. Ainsi, non-seulement tout ce qui végète est rangé par M.  Robinet dans la classe des animaux, mais les corps physiques, comme l’eau, l’air, etc., ne sont que des amas de petits animaux d’une certaine nature qui se meuvent et vivent dans l’espace. On peut dire beaucoup de choses spécieuses pour accréditer ces idées ; mais vous croyez bien aussi qu’un philosophe qui ne voit partout que des animaux organisés, quand on lui accorde la matière qu’on ne saurait lui refuser, se passe très-bien d’un Être suprême ; ou s’il prononce le mot de Dieu, ce mot ne peut guère signifier dans sa bouche que ce qu’il signifiait dans l’école d’Épicure.

— C’est une chose vraiment effrayante que de voir à quel point les faiseurs d’Esprits, d’Abrégés, de Pensées, de Dictionnaires, de compilations de toute espèce, se sont multipliés depuis quelques années. Ce sont des chenilles qui rongent l’arbre de la littérature, et qui le mangeront enfin jusqu’à la racine. On a donné, l’année dernière, l’Esprit de M.  Nicole[1], moraliste dévot et célèbre parmi les aigles du Port-Royal du siècle précédent. Il y a des réputations bien étranges ! Je soutiens que si les Essais de morale de M.  Nicole paraissaient aujourd’hui, ils n’auraient aucun succès. Leur platitude, leur trivialité, leur tristesse, les feraient mépriser de tout homme instruit et sensé. Mais on l’était si peu, dans ce beau siècle de Louis XIV, que les plus pauvres d’esprit, portés par un parti, avaient le plus beau jeu du monde avec un public ignorant et ne connaissant d’autre philosophie que celle de son catéchisme. Lisez, je vous supplie, dans les Essais de Nicole, le chapitre des personnes sèches et de la manière dont il faut les supporter, et vous verrez un persiflage d’une platitude et d’un ridicule incroyables, et dans lequel un jeune libertin trouverait cent sottises et cent équivoques.

— On a publié depuis peu les Pensées de Pope, avec un abrégé de sa vie, extrait de l’édition anglaise de ses Œuvres[2]. Volume in-12 de plus de trois cents pages.

— On vient de donner aussi l’Esprit de mademoiselle de Scudéry, en un volume in-12 de cinq cents pages[3]. Vous croyez bien que le chapitre de l’amour doit occuper une place considérable dans l’Esprit de mademoiselle de Scudéry ; aussi tient-il la moitié du livre. Si les Essais de M.  Nicole déposent de la pauvreté de la morale du siècle précédent, les ouvrages de Mlle  de Scudéry, et la vogue qu’ils ont eue, peuvent en constater le mauvais goût. On connaît le faux bel-esprit, le précieux et l’affectation de l’hôtel de Rambouillet, et le respect imbécile que le public avait pour lui ; Mlle  de Scudéry y jouait un grand rôle. On y décidait avec un air important et grave des questions bien insipides et de grandes pauvretés. Vous trouverez plusieurs de ces questions dans le recueil dont nous parlons. Par exemple : Lequel marque le plus d’amour, ou de s’en taire, ou d’en parler, ou des soupirs ou des larmes ? Lequel donne plus de satisfaction à un amant, de louer sa maîtresse ou d’en être loué ? Auquel paraît le plus le pouvoir de l’amour, ou à faire qu’une bergère aime un roi, ou qu’un roi aime une bergère ? et d’autres niaiseries semblables qu’on agitait avec un grand sérieux, et sur lesquelles on dissertait à perte de vue. Molière, ce grand homme si supérieur à son siècle, osa le premier se moquer de ces afféteries pédantesques dans ses Précieuses ridicules. Racine et Despréaux, nourris de la lecture des anciens, vinrent ensuite réformer le goût du public, que le berger Fontenelle et le spirituel La Motte auraient de nouveau gâté si le plus bel esprit et à la fois le plus solide, M.  de Voltaire, n’avait arrêté les progrès de la corruption. Sur quelque objet qu’on porte ses regards, cet homme immortel est sans doute celui à qui la France et peut-être l’Europe ont les plus grandes obligations. Mlle  de Scudéry eut le malheur de survivre à sa réputation, car elle mourut en 1701, dans sa quatre-vingt quatorzième année, lorsque tout Paris n’était rempli que des noms de Molière, de Racine, de Despréaux, et qu’il n’y avait plus guère que les vieilles caillettes et leurs amants surannés qui lisaient Clélie et le Grand Cyrus, en déplorant le mauvais goût du siècle.

— L’impunité des compilateurs est si grande qu’on a imprimé sous ce titre : le Goût de bien des gens, ou Recueil de contes moraux, un volume in-12 de trois cents pages, dans lequel on n’a fait que voler au Mercure de France les différentes pièces fugitives, en vers et en prose, qu’il a publiées en ces derniers temps.


15 juin 1766.

On donna, vers la fin du mois d’avril dernier, sur le théâtre de la Comédie-Italienne, un opéra-comique en un acte, intitulé les Pêcheurs. La musique en fut fort applaudie ; mais la pièce ne réussit pas de même, et le dénoûment fut sifllé. Les auteurs jugèrent à propos de retirer leur pièce après la première représentation, pour y faire des changements. Elle vient de reparaître avec un médiocre succès, qui se bornera à quelques représentations. Le poëme des Pécheurs est d’un certain marquis de La Salle. Il ne faut certainement pas être un Molière pour faire de ces pauvretés-là. On a demandé pourquoi l’auteur a donné la préférence au métier de pêcheur sur celui de laboureur, ou de vigneron, ou de jardinier ; et on a eu raison, car les gens de la pièce ne sont pêcheurs que parce que l’auteur le veut ainsi, et cela ne fait ni froid ni chaud, ni à l’intrigue, ni au dénoûment, ni même aux détails, ce qui est inexcusable. Cependant, malgré tout ce qu’on peut dire, cette pièce n’était pas assez mauvaise pour qu’on ne pût lui faire grâce en faveur de la musique charmante de M.  Gossec. Il y a là une foule d’airs qui peuvent soutenir le parallèle de tout ce qu’on a fait de mieux en ce genre en France ; et une nation passionnée pour la musique ne marchanderait pas tant sur une pièce qui n’a dans le fond rien de choquant. Il faut même dire que si M.  de La Salle est sans invention, sans, verve, sans force comique, il sent, en revanche, assez bien le rhythme des vers qu’il faut pour les airs, et dont, excepté M. Anseaume, aucun de ceux qui se sont exercés dans ce genre ne se doute. La petite brochure de M.  le chevalier de Chastellux, sur l’union de la musique et de la poésie[4], n’a pas fait une seule conversion. Mais c’est encore plus aux acteurs qu’au public qu’il faut attribuer le mauvais succès des Pécheurs. Je ne sais pourquoi M.  Caillot et M.  Clairval n’ont pas daigné jouer dans cette pièce. Un musicien qui débute d’une manière aussi brillante que Gossec méritait assurément d’être encouragé ; et il faut ou que messieurs de la Comédie-Italienne n’aient pas senti le mérite de cette musique, auquel cas ils seraient des juges bien ineptes, ou qu’ils ne se soucient pas de faire réussir un jeune musicien qui pourrait leur procurer d’autres succès, auquel cas ils n’entendent guère leurs intérêts. Le parterre, qui ne s’entend nulle part moins en musique qu’en France, juge du cas qu’il doit faire d’une pièce d’après celui que les comédiens en font eux-mêmes. Quand il voit arriver les mauvais acteurs, et qu’il sait que les bons n’ont pas jugé à propos de se charger des rôles de la pièce, il la tient pour détestable, et au premier mot équivoque, plat ou froid, elle est sifflée. Il y a là un certain Trial qui double Clairval dans les rôles d’amoureux, et qui, à lui tout seul, serait capable de faire tomber la meilleure pièce. M.  Gossec, originaire d’Anvers, est en France depuis dix ou douze ans, C’est un jeune musicien qui ne manquera pas de talent[5]. Son petit opéra des Pécheurs est plein de variété et de jolies idées ; il va être gravé. Il a aussi publié beaucoup de musique instrumentale. On l’accuse de piller, et cela peut bien être ; mais du moins sait-il le secret de Philidor, c’est-à-dire piller avec goût et avec esprit.

— Le 12 du mois dernier, M.  Champion de Cicé, évêque d’Auxerre, a prononcé l’oraison funèbre de feu M.  le Dauphin devant l’assemblée générale du clergé de France, dans l’église des Grands-Augustins. J’ai ouï dire que jamais sermon n’a eu une vertu plus soporifique que celui-ci, et que nos seigneurs les prélats de l’Église gallicane, qui faisaient les honneurs de cette cérémonie, étaient tout honteux du froid mortel qui avait saisi tous les auditeurs. Il faut que M.  l’évêque d’Auxerre ait le débit plus somnifère qu’un autre, car, depuis que son Oraison funèbre est imprimée[6], on s’aperçoit qu’elle est bien aussi mauvaise que celles qui nous sont venues d’ailleurs sur ce triste sujet, mais qu’elle ne mérite aucune distinction particulière.

— Depuis qu’on sait que M.  de Belloy a dans son portefeuille une tragédie de Gabrielle de Vergy et de Raoul de Coucy, tous nos petits poëtes ont voulu faire revivre ces noms dans leurs productions. On vient de réimprimer aussi à cette occasion l’Histoire véritable, galante et tragique de la comtesse de Vergy et de Raoul de Coucy, époux et amants fidèles, en deux parties. Vous y trouverez des aventures bien tragiques rapportées d’un style bien faible. Mais il ne paraît pas que ce soit le roman qui ait fourni à M.  de Belloy le sujet de sa tragédie. Gabrielle de Vergy est cette épouse, aussi vertueuse qu’infortunée, à qui un époux barbare et jaloux fait servir le cœur de son amant dans un repas. Ce monstre, après l’avoir vu manger de cet horrible mets, met le comble à sa rage en lui déclarant cet affreux mystère. Voilà assurément un sujet tragique. M.  le duc de La Vallière en a fait une romance qui est assez connue, Je désire que M.  de Belloy ait eu assez de talent pour traiter ce sujet. Depuis la retraite de Mlle  Clairon, il n’a pas voulu risquer sa tragédie au théâtre, et il attend sans doute que cette célèbre actrice soit remplacée par quelque sujet au moins passable.

M.  Monet, ancien directeur de l’Opéra-Comique, a friponné le public avec son Anthologie française. Il avait annoncé ce recueil comme une élite des meilleures chansons, choisies par MM. Saurin, Marmontel, Collé, Crébillon fils, etc. ; et il se trouva ensuite que le seul rédacteur du recueil était l’abbé de La Porte, un des plus insignes polissons de la littérature, lequel y mit encore des notes d’une platitude inconcevable. On prétend que M.  Monet a été la dupe de sa mauvaise foi, et que le plus grand nombre de ses souscripteurs n’a pas jugé à propos de retirer ses exemplaires. Le dernier volume de ces chansons renfermait les chansons libres et joyeuses : maître Monet vient de leur donner une suite, qui se vend séparément ; cela est plein de sottises et d’ordures, dont la plupart appartiennent à M. Collé, l’Anacréon des mauvais lieux ; et maître Monet n’a cependant pas osé imprimer les plus friandes.

— L’impitoyable Lacombe, libraire compilateur, vient de publier un Dictionnaire portatif des arts et métiers, contenant en abrégé l’histoire, la description et la police des arts et métiers, des fabriques et manufactures de France et des pays étrangers ; deux volumes in-8o, faisant ensemble plus de treize cents pages[7]. L’auteur anonyme de cette compilation est une guêpe qui vit du miel qu’il a volé dans les articles d’arts et de métiers insérés dans l’Encyclopédie et dans les cahiers que l’Académie des sciences publie depuis quelque temps sur le même objet. M. Lacombe prétend qu’il faut ajouter à ce Dictionnaire portatif le Dictionnaire de chimie[8], qu’on trouve également dans sa boutique.

M.  l’abbé Poncelet vient de publier deux parties sur la Nature. La première traite de la nature dans la formation du tonnerre, et doit servir à la guérison de ceux qui en ont peur. La seconde montre la nature dans la reproduction des êtres vivants, des animaux, des végétaux, mais plus particulièrement du froment, et elle doit servir d’introduction aux vrais principes de l’agriculture. Tout ce qu’on peut dire de plus certain, c’est que M.  l’abbé Poncelet de Paris[9] et M.  Robinet d’Amsterdam[10] écrivent sur la nature d’une manière très-différente[11].

— Le musicien Rameau a laissé, outre ses propres enfants, un neveu qui a toujours passé pour une espèce de fou. Il est une sorte d’imagination bête et dépourvue d’esprit, mais qui, combinée avec la chaleur, produit quelquefois des idées neuves et singulières. Le mal est que le possesseur de cette espèce d’imagination rencontre plus souvent mal que bien, et qu’il ne sait pas quand il a bien rencontré. Rameau le neveu est un homme de génie de cette classe, c’est-à-dire un fou quelquefois amusant, mais la plupart du temps fatigant et insupportable. Ce qu’il y a de pis, c’est que Rameau le fou meurt de faim, comme il [sic] par une production de sa muse qui vient de paraître. C’est un poëme en cinq chants, intitulé la Raméide. Heureusement ces cinq chants ne tiennent pas trente pages in-12. C’est le plus étrange et le plus ridicule galimatias qu’on puisse lire[12].

M.  de Rochefort a publié, il y a dix-huit mois, l’Essai d’une traduction de l’Iliade en vers, dont l’Académie des inscriptions et belles lettres a bien voulu agréer l’hommage, mais dont le public a jugé peu avantageusement, malgré la protection de l’Académie. Le traducteur est content du public : c’est apparemment un homme modeste, qui interprète favorablement le silence qu’on a gardé sur son Essai. En conséquence, il a entrepris une traduction tout entière de cette pauvre Iliade, dont il vient de publier les six premiers chants[13], et dont il promet religieusement la suite. Ce bon vieux père de la poésie a eu beaucoup à souffrir, en ces derniers temps, des Bitaubé et des Rochefort, sans compter les impertinences passées de La Motte‑Houdard.

M.  Dumouriez a fait comme M.  de Rochefort ; il a donné, il y a quelque temps, l’essai d’une traduction en vers du célèbre poëme italien intitulé il Ricciardetto. Il prétend que le public a été fort content, et il vient en conséquence de publier sa traduction tout entière. Dieu vous garde d’être assez injuste envers ce charmant poëme pour le lire dans la version de M.  Dumouriez[14]  !

— Depuis que M.  Dorat a mis les héroïdes ornées d’estampes et de vignettés à la mode, tous les petits poëtes ont voulu faire imprimer leurs thèmes avec le même luxe. En dernier lieu, M. Blin de Sainmore a fait reparaître ainsi sa Lettre de Biblis à Caunus, son frère, pour lequel elle a le malheur de brûler d’un amour incestueux, et sa Lettre de Gabrielle d’Estrées mourante à Henri IV, son amant. Nous connaissions déjà ces pauvretés. M. Mailhol a aussi publié une Lettre en vers de Gabrielle de Vergy à la comtesse de Raoul, sœur de son amant Raoul de Coucy[15]. Il a ajouté à son héroïde la romance connue de M.  le duc de La Vallière sur le même sujet. M.  Mailhol est plus cruel poëte que M.  Blin de Sainmore. On peut leur associer l’auteur inconnu de la Lettre de Narval à Williams, son ami. Ce dernier est un génie créateur qui doit tout à son invention : aussi n’a-t-il pas cru que son ramage eût besoin d’une estampe pour nous séduire.

— On vient de publier les Pièces fugitives de M.  François, de Neufchâteau en Lorraine, âgé de quatorze ans, associé des académies de Dijon, de Marseille, de Lyon et de Nancy[16]. Voilà un associé de plus d’académies qu’il n’a vécu de lustres, Malgré ces honneurs et ces productions précoces, quand vous les aurez lues, vous aurez de la peine à croire que M.  François fasse, à dix-huit ans, une tragédie comparable à celle d’Œdipe, que M. de Voltaire fit à cet âge sans être encore d’aucune académie.

Dissertation physique sur l’homme, dédiée au roi de Prusse, traduite du latin, composée et soutenue aux écoles de médecine de Montpellier, pour le grade de bachelier, par M. Lansel de Magny. Cette petite dissertation traite d’abord du mécanisme, de la conception et de la génération. Ensuite l’auteur ébauche un traité des tempéraments, et enfin, dans la dernière partie, il fait l’histoire des impressions de l’âme sur le corps et du corps sur l’âme. M.  Lansel de Magny n’a qu’à rendre grâce à la platitude de son style pédantesque, qui l’a garanti de la célébrité, malgré l’hommage rendu au philosophe couronné, Sans cette heureuse obscurité, si ledit M.  Lansel eût été éventé par un seul chien de Sorbonne, toute la meute se serait mise à ses trousses à cause du fumet de matérialisme dont il est infecté.

— Il paraît deux Rapports en faveur de l’inoculation lus dans l’assemblée de la Faculté de médecine de Paris, et imprimés par son ordre, par M.  A. Petit, l’un des commissaires de la Faculté, pour décider des avantages ou des inconvénients de l’inoculation. M.  Petit, qui est aujourd’hui le premier anatomiste du royaume, est à la tête des commissaires qui se sont déclarés pour l’inoculation. On peut comparer son rapport avec celui que les commissaires anti-inoculateurs ont publié l’année dernière, et qui est un tissu de mensonges et de bêtises. Un autre commissaire, M.  Cochu, a publié son avis à part. Cet avis est aussi en faveur de l’inoculation. Il a paru aussi un autre opuscule sur l’inoculation en cinquante-quatre pages in-8o.

Essai historique et chronologique sur les principaux événements qui se sont passés depuis le commencement du monde jusqu’à nos jours, par M.  l’abbé Berlié. Volume in-8o de quatre cent quarante-six pages. L’auteur a cru devoir séparer l’histoire dite sainte et l’histoire profane ; on lit celle-ci à droite de son livre, et l’autre à gauche. Il aurait pu mettre tout à gauche. Cette rapsodie est très-informe, et faite dans un très-mauvais esprit. N’y faites point étudier l’histoire à vos enfants. Le pieux prêtre Berlié, en faisant l’éloge du roi de France François I{er}}, remarque qu’il eut grand soin d’exterminer les hérétiques. Sans doute il voudrait que ses successeurs à perpétuité méritassent le même éloge. Il faudrait en bonne police cinquante coups d’étrivières tous les matins à tout coquin de prêtre ou de laïque qui se permet de sang-froid d’écrire de pareilles atrocités.

M.  l’abbé Bérardier a aussi publié un Précis de l’histoire universelle avec des réflexions. Volume in-12 de trois cent soixante pages. C’est encore un pauvre homme que cet abbé Bérardier, qui se qualifie d’ancien professeur d’éloquence dans l’Université de Paris. Dieu préserve tous les jeunes gens, qui doivent devenir hommes, de pareils précepteurs !

La Religion en pleurs gémit sur le tombeau de M.  de Fitz‑James, évêque de Soissons, élégie. Voilà un hommage rendu un peu tard au prélat qui en est l’objet, et qui est mort il y a déjà quelques années. L’évêque de Soissons était un grand homme de bien, mais de peu d’esprit. Il haïssait les jésuites, il ne mettait jamais dans ses mandements : Évêque par la grâce du saint‑siége ; et il était en vénération aux jansénistes, qui se glorifiaient de la pureté de ses mœurs et de l’intégrité de sa conduite.

Amusement curieux et divertissant propre à égayer l’esprit, ou Fleurs de bons mots, contes à rire, etc., le tout sans obscénité, par M.  D***[17], jadis imprimeur de l’escadre du roi à Minorque. Deux volumes in-12. Fondation très-utile pour les antichambres.

— Jetez au feu Cussandre aubergiste, parade, par l’auteur de Gilles, garçon peintre, c’est-à-dire par l’illustre Poinsinet, et le Retour favorable, comédie bourgeoise en un acte, représentée sur le théâtre de M.  le duc de Grammont, par M.  G***, c’est-à-dire par un polisson de la force de M.  Poinsinet.




  1. Par l’abbé Cerveau, 1765, in-12.
  2. Par Lacombe de Prezel, 1766, in-12.
  3. Par de La Croix, 1766, in-12.
  4. Essais sur l’union de la poésie et de la musique, 1763, in-12.
  5. Gossec, qui a répondu à l’attente de Grimm, est mort en 1828, âgé d’environ quatre-vingt-quinze ans, (T.)
  6. 1766, in-4o.
  7. Le Dictionnaire portatif des arts et métiers a été rédigé par l’abbé Jaubert ; c’est une des meilleures compilations de ce genre ; l’auteur la porta à cinq volumes en 1773. (B.)
  8. Par Macquer, 1766, 2 vol. in-8o.
  9. Grimm eût dû dire de Verdun ; car l’abbé Poncelet était né dans cette ville. (T.)
  10. Auteur de l’ouvrage intitulé De la Nature, dont Grimm a précédemment rendu compte.
  11. On peut remarquer que toutes les fois que Grimm veut juger un ouvrage sans le lire, il se tire d’affaire par une assez mauvaise allusion au nom de l’auteur, à sa qualité, à son pays, à la matière qu’il traite, ou à quelque autre cause capable d’exciter le sourire, mais peu faite pour contenter la raison : c’est ce qui arrive ici relativement à M.  l’abbé Poncelet, auteur peu connu d’ouvrages utiles. Polycarpe Poncelet, né à Verdun, après avoir publié la Chimie du goût et de l’odorat, donna en 1766 la Nature dans la formation du tonnerre et la reproduction des êtres vivants, pour servir d’introduction aux vrais principes ce l’agriculture, 1 vol. in-8o en deux parties, ouvrage rempli d’observations curieuses et d’ingénieuses recherches. Il s’appliqua à connaître tout ce qui concerne le froment, le plus utile des végétaux dont la surface du globe est couverte. Lorsqu’il eut pris cette résolution, il renonça pour un temps au commerce des hommes, et se retira dans une solitude où, inconnu, ignoré de l’univers entier, jouissant d’une santé parfaite, avide de connaissances, seul, absolument seul, sans compagnon, sans domestique, sans témoin, il a labouré la terre, semé, moissonné, moulu, fait du pain, sans engrais, sans charrue, sans moulin, sans four, en un mot sans autres ustensiles que ceux qu’une imagination industrieuse, excitée par la nécessité des circonstances et guidée par la raison, lui faisait inventer. (B.)
  12. M.  G. Isambert, dans la préface de son édition du Neveu de Rameau (G. Decaux, s. d. [1877], in-32), a donné quelques détails bibliographiques sur ce « poëme » introuvable, déjà signalé par M.  Assézat. La Nouvelle Raméide de Cazotte parut la même année. Voir la lettre du 15 septembre suivant.
  13. L’Iliade d’Homère, traduite en vers, avec des remarques, par M.  de R… Paris, Saillant, 1766, in-8o.
  14. Voir tome VI, p. 42 et note.
  15. Paris, veuve Duchesne, 1766, in-8o. Une figure et une viguette (non signée) d’Eisen, gravées par Longueil.
  16. Neufchâteau et Paris, 1766, in-8o,
  17. Ducry.