Correspondance inédite de Hector Berlioz/029

Texte établi par Daniel Bernard, Calmann Lévy, éditeur (p. 137-138).
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XXIX.

À MICHEL GLINKA[1].


Ce n’est pas tout, monsieur, d’exécuter votre musique et de dire à beaucoup de personnes qu’elle est fraîche, vive, charmante de verve et d’originalité ; il faut que je me donne le plaisir d’écrire quelques colonnes à son sujet ; d’autant plus que c’est mon devoir.

N’ai-je pas à entretenir le public de ce qui se passe à Paris de plus remarquable en ce genre ? Veuillez donc me donner quelques notes sur vous, sur vos premières études, sur les institutions musicales de la Russie, sur vos ouvrages, et, en étudiant avec vous votre partition pour la connaître moins imparfaitement, je pourrai faire quelque chose de supportable et donner aux lecteurs des Débats une idée approximative de votre haute supériorité.

Je suis horriblement tourmenté avec ces damnés concerts, avec les prétentions des artistes, etc. ; mais je trouverai bien le temps de faire un article sur un sujet de cette nature : je n’en ai pas souvent d’aussi intéressant.

  1. Célèbre compositeur russe, auteur de l’opéra : la Vie pour le czar, de Rousslane et Lioudmila, de nombreuses romances, etc.