Correspondance du 27 décembre 1873

CORRESPONDANCE

« Monsieur le rédacteur,

La lecture de l’article analytique que vous avez publié sur The Depths of the Sea, de M. Wyville Thompson, m’amène à faire une réclamation en faveur de la science française et des Fonds de la mer nationaux.

M. Thompson est dans le vrai, lorsqu’il constate que le lit de l’Océan n’est pas toujours calcaire, mais son étonnement eût été moins vif s’il eût connu nos modestes essais. Voici, en effet, ce que j’écrivais en 1869, page 198 du tome 1er  des Fonds de la mer.

« Pour la cinquième ou la sixième fois, depuis le commencement de nos recherches, nous rencontrons un dépôt privé de calcaire. Le premier exemple de ce genre nous fut fourni par un sable argileux des îles du Salut, près de la Guyane française ; le second, par un spécimen vaseux, pris au banc d’Organabo, dans les mêmes parages. Ces points n’ayant encore donné aucun animal inconnu, nous ne nous étions plus occupés d’eux, et nous avions songé à attribuer l’étrangeté de cette absence de chaux et de carbonates à l’action des grands courants d’eau douce, descendant des rivières continentales. Est-ce là la véritable cause, et existe-t-elle à Halt-Bay, de même que pour les îles du Salut, le banc d’Organabo, divers points de la côte d’Afrique, à l’entrée du Rio-Pongo ? »

J’ajoute que les fonds, exempts de calcaire, se retrouvent partout, dans le détroit de Magellan comme sur les côtes d’Islande, près des côtes de la Guyane comme aux abords du Sénégal. Il n’est donc pas étonnant qu’il en existe aussi au milieu de l’Atlantique.

Veuillez agréer, etc. »

« L. Périer. »

« Pauillac (Gironde), décembre 1873. »

Nous accueillons avec le plus grand plaisir l’observation que nous adresse un des fondateurs de la belle publication française, intitulée les Fonds de la mer, et dont nous avons précédemment parlé. (Voy. table de la première année.)