Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8756

8756. — À M. LE MARQUIS DE THIBOUVILLE[1].

J’avais déjà écrit à l’autre ange sur la rapine du corsaire Valade, et je m’étais plaint assez vivement à M. de Sartines. S’il y a quelque justice dans ce monde (ce dont j’ai toujours fort douté), il est certain qu’on doit réprimer ce Valade, qui s’empare du bien d’autrui, et saisir ses marchandises de contrebande. C’est à quoi pourraient aisément parvenir mes deux protecteurs des Lois de Minos.

Au reste il faut laisser passer cet orage ; il faut laisser pleuvoir les Fréronades, et les Clémentines, et les Sabatières. Autant vaudra la pièce après Pâques que pendant le carême. J’aurai le temps de limer un peu cet ouvrage, et plus il sera différent de l’imprimé, moins il sera sifflable ; mais il me paraît très-important pour le bien public que ce M. Valade soit relancé par la police.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François. — Ces deux alinéas se trouvaient jusqu’ici en tête de la lettre à Thibouville du 1er janvier. Ils doivent appartenir à une lettre du mois de février. (G. A.)