Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8712

Correspondance : année 1772GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 249-250).
8712. — À M. LE COMTE DE ROCHEFORT[1].
18 décembre.

M. le comte de Rochefort et la vieille Mme Dixneufans étant partis le 17 de Mâcon, selon la lettre écrite par le trio, le vieux malade de Ferney, se fondant sur cette lettre, compte que nos voyageurs seront bientôt à Paris ; par conséquent, il adresse ses remerciements dans la rue Sainte-Anne, et suppose qu’ils leur parviendront, soit à Paris, soit à Vandœuvre, et voici ce qu’il leur dit :

« Aimables voyageurs, vous ne verrez point jouer les Lois de Minos ; car vous serez en quartier lorsqu’on les présentera après les Rois ; mais je vous demande en grâce, encore une fois, de ne montrer ces Lois qu’à M. d’Alembert. Je ne crois pas qu’il y ait la moindre allusion raisonnable à faire ; mais tout est toujours à craindre des esprits frivoles, inquiets et méchants. D’ailleurs l’exemplaire que vous avez est très-incorrect, et on est obligé de refaire deux feuillets. Je sais bien que de pareilles bagatelles ne méritent pas une grande attention : mais, comme il y a dans le monde des gens qui profitent de tout pour nuire, nous vous demandons en grâce de leur en ôter les moyens dans cette petite occasion.

« Mme Denis remercie très-respectueusement Mme Dixneufans. J’en fais autant pour la troisième personne à qui j’ai l’honneur d’adresser ma lettre, et je me mets aux pieds de ma vieille. »

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.