Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8500
Je reçois votre lettre, mon cher correspondant, et celle de M. de Jonval. Je suis affligé de lui être inutile ; ma colonie m’a ruiné, et j’ai grand’peur qu’elle ne se ruine elle-même.
Il me vient une idée ; peut-être M. Duroncel serait-il homme à lui céder les Lois, sur lesquelles il a écrit. On pourrait exiger en sa faveur une petite rétribution du libraire, en cas que
l’ouvrage se vendit bien. Et, dans cette supposition, il pourrait le
faire jouer à Paris et avoir une partie des représentations à son
profit. Tout cela me paraît assez difficile à arranger, car probablement il faudrait qu’il sollicitât les premiers gentilshommes de
la chambre pour faire représenter cet ouvrage. Il faudrait encore
qu’il allât à Paris ; mais je ne pourrais me mêler en rien de cette
affaire. Je crains toujours d’être compromis avec les gens de
lettres. Si vous aimez M. de Jonval, voyez, mon cher ami, ce que
vous pouvez faire en sa faveur, et mandez-le-moi.
Je recommande l’incluse à vos bontés.
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.