Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8493
8493. — À M. MARIN[1].
11 mars.
Je vous écris bien rarement, mon cher ami ; que pourrait vous mander un vieillard aveugle, un blaireau des Alpes, un solitaire enfoncé dans les neiges ? Que pourrait-il dire à celui qui
deux fois par semaine nous instruit des affaires de l’Europe [2] ? Je vous aime de loin dans mon trou, et je me tais.
Voulez-vous bien avoir la bonté de faire rendre cette lettre à M. de La Harpe ? Conservez-moi toujours un peu d’amitié ; la mienne pour vous ne finira qu’avec ma vie.