Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8431

Correspondance de Voltaire/1771
Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 565-566).
8431. — À M. MOULTOU[1].
Ferney, 6 décembre 1771.

Mon cher philosophe, vous m’avez cruellement abandonné ; vous ne venez plus coucher dans notre ermitage. Il faut pourtant que je vous dise que le nouveau parlement de votre Languedoc vient de rendre une justice pleine et entière à Sirven. Il lui accorde des dépens considérables et la restitution de ses revenus, malgré l’ancien usage. Nous allons prendre les premiers juges à partie, au nom des filles de Sirven. C’est monsieur le premier président qui a la bonté de me mander ces nouvelles.

Souvenez-vous qu’il n’a fallu que deux heures pour condamner cette vertueuse famille à la mort, et qu’il nous a fallu neuf ans pour lui faire rendre justice.

Mes respects à la sainte Vierge, devant qui les assassins du roi de Pologne ont communié et fait serment d’assassiner leur roi légitime.

  1. Éditeur, A. Coquerel.