Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8416

Correspondance de Voltaire/1771
Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 552).
8416. — À M. D’ALEMBERT.
27 novembre.

Mon cher philosophe, je vous envoie ce rogaton, qui sort de la presse. Il y a quelques articles qui pourront vous amuser. Vous n’avez pas été content de Memmius[1], car vous n’en dites mot. Il me paraît clair pourtant qu’il y a dans la nature une intelligence ; et, par les imperfections et les misères de cette nature, il me paraît que cette intelligence est bornée, mais la mienne est si prodigieusement bornée qu’elle craint toujours de ne savoir ce qu’elle dit ; elle respecte infiniment la vôtre ; elle gémit, comme vous, sur bien des choses ; elle vous est tendrement attachée. V.

  1. Lettres de Memmius, tome XXVIII, page 437.